France. Condamnés, les incendiaires d’une mosquée n’iront pas en prison

 France. Condamnés, les incendiaires d’une mosquée n’iront pas en prison

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Trois individus, dont un élu, ont tenté d’incendier une mosquée de l’Isère en aout dernier. Ils ont été reconnus coupables par la justice et condamnés à 18 mois de prison, dont 6 mois fermes. Ils devraient toutefois bénéficier d’un aménagement de leur peine et ainsi éviter de se retrouver en cellule, s’étonne le CCIF dans un communiqué. L’association s’inquiète également de l’absence de réaction politique à la suite de cette condamnation.


Dans la nuit du 14 au 15 août dernier, une des mosquées de la Tour-du-Pin est la cible d’une tentative d’incendie criminel. Parmi les trois personnes jugées figure Christophe Chagnon, alors élu Front national au conseil municipal d’Échirolles. Avec ses complices, il a été condamné à une peine de 18 mois de prison dont 6 mois ferme, mais « sa condamnation n’a suscité aucune réaction, de la part d’aucun parti politique », observe le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).


L’organisation regrette « d’autant plus ce silence que l’individu n’accomplira pas cette peine de prison », en raison des aménagements de peine accordés automatiquement pour les peines de prison inférieures à deux ans. Une peine que le collectif juge clémente pour « un acte criminel qui aurait pu entraîner des pertes humaines et matérielles considérables. » Le communiqué juge « consternant » le décalage de cette condamnation avec les « peines de prison ferme pour des individus ayant crié “Allahu Akbar” ».


Au-delà du verdict, c’est aussi le silence des médias et de la classe politique, de droite notamment, que pointe le CCIF. Cette même classe politique qui a pris l’habitude de « dénoncer les aménagements de peine dont disposent certains condamnés » et qui a « passé l’été à promouvoir des arrêtés partant à la chasse aux femmes musulmanes sur les plages de l’hexagone ».


Le collectif attend du gouvernement qu’il dénonce ces actes, qui illustrent selon lui parfaitement le leitmotiv de la campagne #TousUnisContreLaHaine qui rappelle que « ça commence par des mots, ça finit par des crachats, des coups, du sang ». « L'heure n'est plus au constat de la banalisation du racisme, mais à tirer la sonnette d'alarme sur sa promotion des élites politiques et médiatiques », conclut le CCIF.


R.C