Festival de Cannes: la provocation de la ministre israélienne de la Culture
Comme si de rien n'était. Miri Regev, ministre de la Culture du gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l'histoire d'Israël, s'est présentée mercredi soir à l'ouverture du festival dans une robe longue ivoire représentant dans sa partie inférieure un vaste panorama de Jérusalem et de sa Vieille ville, avec la coupole dorée caractéristique du Dôme du rocher. Un geste hautement politique.
Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale indivisible, y compris donc la partie palestinienne (Jérusalem-Est) dont il s'est emparée en 1967, qu'il a annexée en 1980 et qu'il occupe depuis malgré les condamnations de la communauté internationale.
Les Palestiniens veulent établir à Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Et c'est leur droit, puisque l'annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale : l'ONU considère Jérusalem-Est comme un territoire occupé.
La robe de la propagande israélienne a donné lieu sur les réseaux sociaux à une foule de détournements. Un photomontage remplaçait le panorama au bas de la robe par un bombardement sur le territoire palestinien de la bande de Gaza, un autre lui substituait le mur en béton érigé par Israël et décrié par les Palestiniens comme le "mur de l'apartheid". Pas mieux.
Nadir Dendoune