Festival Ciné-Palestine : Résistance par les arts
Résister, une question de survie pour le peuple palestinien. Une question qui revient nécessairement souvent dans les œuvres cinématographiques des réalisateurs palestiniens. Ce week-end (29 janvier), le Festival Ciné-Palestine rend hommage à « L’art et la résistance dans le cinéma palestinien » lors d’un ciné-club spécial courts-métrages. Une sélection d’œuvres coup de poing rappelant la réalité de la vie dans les territoires occupés.
Changer la réalité ?
Tous les films sélectionnés pour ce Ciné-club sont issus de la deuxième édition du Festival Ciné-Palestine qui avait lieu en mai dernier. En ce début d’année, à l’heure où le rapprochement entre le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, fait craindre le pire aux Palestiniens, la projection de ces courts-métrages sur la résistance n’est peut-être pas anodin.
Parmi les courts-métrages qui seront diffusés dimanche prochain, celui du réalisateur Hany Abu-Assad intitulé « A boy, a wall and a donkey » (2008, 5’). Le réalisateur de « Paradise now » (2005), « Omar » (2013) et « Le chanteur de Gaza (The Idol) » (2017) a toujours livré sa vision acerbe et sans concessions de la vie dans les territoires occupés.
Cependant il reconnaît le pouvoir limité des œuvres cinématographiques dans l’absolu, comme il l’avouait lui-même lors de son passage à Paris pour la projection de son film « Omar » : « Un film ne peut pas changer la réalité. Seul la politique peut changer les choses ».
Combattre autrement
Parmi les autres courts-métrages proposés, notons la présence du film de Mohamad Moawia « Journey of a freedom fighter » (2014, 30'). Dans ce documentaire, le réalisateur a suivi Rabih Turkman « pendant son passage de la résistance armée à la résistance culturelle » en rejoignant le Théâtre de la Liberté du camp de réfugiés de Jénine.
Ce théâtre a notamment pour but d’explorer le potentiel des arts en tant que vecteur de changement social, dans le camp mais également dans les territoires occupés. De combattant à comédien, un changement significatif mais toujours avec le même objectif : dénoncer la situation et améliorer la vie des Palestiniens. Un changement pas toujours évident à comprendre selon Rabih Turkman : « Les gens me regardaient avec dédain pour avoir troqué mon fusil contre le théâtre. Avec cette pièce, j'ai retrouvé leur estime. Ce n'est pas du théâtre ordinaire ».
Pas moins de sept courts-métrages seront diffusés et suivis d’une discussion avec les membres du Festival Ciné-Palestine.
CH. Célinain
Festival Ciné-Palestine, dimanche 29 janvier, à partir de 16h00
au Bar Le Lieu-Dit
6 rue Sorbier, Paris 20e
Métro Ménilmontant (Ligne 2) ou Gambetta (Ligne 3).