Face au FN Xavier Bertrand enfourche son cheval de bataille anti-immigration

 Face au FN Xavier Bertrand enfourche son cheval de bataille anti-immigration

Dans la région Nord-Picardie


 


L'ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand (Les Républicains), a de nouveau mis en cause Londres, ce lundi 3 août, dans le dossier des migrants de Calais, déclarant que « l'Angleterre doit changer sa politique ou alors on changera la frontière ». Une instrumentalisation de la question migratoire qui suscite l’indignation.


 


Xavier défie le FN sur le terrain de l’immigration


« Nous faisons le travail pour les Anglais, à la place des Anglais et on se fait taper dessus par les Anglais qui nous reprochent de ne pas être assez efficaces », a dit Xavier Bertrand, tête de liste des Républicains pour les prochaines élections régionales dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.


Le député de l’Aisne fait ainsi de la question migratoire, l’un de ses thèmes de prédilection dans la campagne électorale qui s’annonce. Dans une interview au Journal du Dimanche, il suggérait de laisser « partir les migrants » vers le Royaume-Uni si le Premier ministre britannique « continue à ne rien proposer ».


Il faut dire que l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy est en concurrence directe avec la présidente du Front national, Marine Le Pen, donnée favorite dans cette région. Il ne peut donc pas laisser le champ libre à la patronne de l’extrême droite française sur ce qui est habituellement l’un de ses principaux thèmes de campagne, quitte à aller à la chasse aux voix xénophobes.


 


Un blocus dans les eaux libyennes


Complétant son argumentaire anti-immigration, M. Bertrand réclame un blocus maritime au large des côtes libyennes. « Avant l'Europe, il faut un blocus maritime, pas au large des côtes italiennes comme aujourd'hui, au large des côtes libyennes, tout près des côtes libyennes, à un kilomètre, dans les eaux territoriales libyennes », a-t-il affirmé.


Le parlementaire entend par ce moyen dissuader les migrants venus des pays en crise ou en guerre au Moyen-Orient et en Afrique de tenter la traversée de la Méditerranée. Une solution qui n’aura pas d’effet sur les flux migratoires, sinon celui de pousser les candidats à l’exil sur des routes plus périlleuses et plus chères, affirment quasi unanimement les associations et les experts de la migration irrégulière.


Rached Cherif