Évacuation du camp de migrants du boulevard de La Chapelle
Une vaste opération de police a débuté mardi matin pour évacuer le campement de La Chapelle dans le 18e arrondissement de Paris, où plus de 350 migrants étaient installés sous le métro aérien. Vers 6 h 30, les migrants avaient été rassemblés sur le terre-plein central au centre d'un périmètre par les forces de l'ordre.
Risques sanitaires
Un avis de la préfecture annonçant l’évacuation sous 48 heures avait été affiché durant le weekend. Environ 350 migrants, venant majoritairement d’Afrique de l’Est, s’étaient installés sous des tentes au boulevard de La Chapelle. Des associations, dont Emmaüs, ont accompagné cette évacuation qualifiée d’« humanitaire » par la préfecture. Il s’agit d’une opération « sanitaire, humanitaire et d’accès au droit », a commenté Pierre Henry, le président de France Terre d’Asile.
« Les campements sont des lieux qui en termes d’épidémie, en termes sanitaires sont toujours des risques (…), d’abord pour ceux qui y habitent. Donc le démantèlement de ce camp répond à une exigence (…) sanitaire », a déclaré la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, sur France Info. « Il faut évidemment veiller et s’assurer que chacun de ceux qui étaient là soit relogé rapidement, dans de bonnes conditions », a-t-elle ajouté.
« Des papiers pour tous ! »
Peu après 7 heures, une vingtaine de personnes se sont rassemblées à proximité du campement, scandant « Solidarité avec les réfugiés ! », « Des papiers pour tous ! » ou encore « Des logements pour tous ! ». Environ 160 migrants, pouvant prétendre à un statut de réfugiés ou ayant déjà fait une demande d’asile, seront logés en Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA).
« Les femmes avec enfants relèvent de l'aide sociale à l'enfance de la ville », a déclaré le préfet de police de Paris, Bernard Boucault. Pour les 200 autres personnes, en transit ou ne voulant pas demander l'asile, « une mise à l'abri temporaire » sera proposée. La ville de Paris devrait également loger dans des hôtels 74 personnes, dont les mineurs présents sur le camp.
Rached Cherif
(Avec AFP)