3 000 euros d’amende pour l’agriculteur qui aidait les migrants

 3 000 euros d’amende pour l’agriculteur qui aidait les migrants

Cedric Herrou arrivant au tribunal correctionnel de Nice le 10 février 2017 pour son procès. Il était poursuivi pour avoir aidé au séjour d’étrangers en situation irrégulière dans la vallée franco-italienne de la Roya. VALERY HACHE / AFP


Le jugement a été rendu ce matin. Le tribunal correctionnel de Nice a condamné Cédric Herrou à 3 000 euros d’amende avec sursis. Le Niçois de 37 ans était poursuivi pour « délit de solidarité ».

 


Le procureur avait requis 8 mois de prison avec sursis, mise à l’épreuve, confiscation de son véhicule, et un usage limité de son permis de conduire aux besoins de sa profession. Pas de peine de prison donc pour l’agriculteur militant. Ce ne sera finalement « que » 3 000 euros d’amende avec sursis pour Cédric Herrou.



Centre désaffecté de la SNCF



Il a été condamné pour avoir aidé au séjour d’étrangers en situation irrégulière, sur le sol italien, en l’occurrence dans la vallée franco-italienne de la Roya. Les autres chefs d’accusation n’ont pas été retenus contre lui : l'installation de migrants dans un centre de vacances désaffecté de la SNCF et l'aide au séjour et à la circulation de migrants en situation illégale.



« Bien sûr que je continuerai »



Pour l’agriculteur, il s’agit avant tout d’ « actes politiques ». C’est précisément ce que lui reproche la justice : d’avoir fait de ce procès une « tribune politique », selon les termes du procureur, et plus largement de détourner la loi de 2012 qui accorde l’immunité pénale à ceux qui apportent une aide humanitaire aux migrants. Et Cédric Herrou n’en était pas à son premier coup d’essai. En 2016, il avait déjà été inquiété par la justice pour le transport de huit Erythréens. Et cela ne risque pas de s’arrêter là puisque, ce matin, au micro d’Europe 1, juste avant que le jugement ne soit rendu, l’agriculteur a déclaré : « Ce n'est pas illégal d'aider les gens. Je n'ai pas peur. Bien sûr que je continuerai même si je suis condamné ».




Chloé Juhel