Estrosi et Morano font front commun contre l’islam en France

 Estrosi et Morano font front commun contre l’islam en France

L’ancienne ministre de la Famille a défendu la thèse de l’ennemi intérieur du maire de Nice


Invitée sur BFM TV, Nadine Morano ne s’est pas fait prier pour donner son avis sur l’islam en France. L’eurodéputée issue de l’UMP a notamment proposé d’empêcher les « imams qui ne parlent pas français » d’exercer l’imamat. Une mesure qui permettra selon elle de lutter contre la radicalisation chez les musulmans.


 


Déchéance de nationalité : une mesure symbolique peu utilisée


Mme Morano estime que « ce n’est pas le moment de se lancer dans la construction de nouvelles mosquées » en allusion à la demande du président du Conseil français du culte musulman (CFCM) de doubler le nombre de mosquées d’ici deux ans.


Par ailleurs, l'ancienne ministre s’est à nouveau prononcée pour la déchéance de la nationalité pour les binationaux reconnus coupables de crimes ou de terrorisme. Une décision exceptionnelle qui n’a été prononcée que huit fois ces 15 dernières années, et à laquelle Manuel Valls n’est pas opposé.


 


Morano et Estrosi contre l’ennemi intérieur


La menace n’est pas seulement « extérieure », mais aussi « intérieure » puisque l’embrigadement a aussi lieu « dans certaines mosquées » de France, affirme l’eurodéputée. Elle a d’ailleurs défendu le maire de Nice, Christian Estrosi. La veille, celui-ci avait agité la menace d’une « cinquième colonne » islamiste en France, qui préparerait « une troisième guerre mondiale (contre) la civilisation judéo-chrétienne ». Le candidat UMP, qui va devoir affronter la frontiste Marion Maréchal Le Pen lors des prochaines élections régionales en PACA, confirme ainsi sa volonté de faire la chasse aux voix de l’extrême droite.


« Je pense que nous sommes dans une sorte de guerre », a abondé Mme Morano, qui s’est fait remarquer ces derniers mois par ses sorties particulièrement hostiles au port du niqab. Mais, elle assure faire la différence entre les « vrais musulmans » et ceux qui « utilisent l'islam contre les religions ».


 


Estrosi contesté à l’UMP


Les réactions aux propos de M. Estrosi n’ont pas tardé. Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a dénoncé une « dérive lamentable » du maire de Nice « qui ne se cache même plus d'imiter les délires FN. »


La ligne Estrosi est aussi contestée au sein même de son parti. Le président du Sénat, Gérard Larcher, s’est ainsi démarqué de ces propos en affirmant que « la théorie de la cinquième colonne, ce n'est pas (sa) théorie ». « Il y a une vision de l'islam qui est fidèle sans doute au message du Coran et qui est une vision d'amour plutôt qu'une vision de haine », a-t-il ajouté.


Rached Cherif