Eric Laurent et Catherine Graciet Un malheur n’arrive jamais seul
Décidément, Eric Laurent et Catherine Graciet ne sont pas au bout de leurs peines. Alors que le rêve des deux journalistes de couler des jours heureux avec la retraite dorée que devaient leur permettre l’argent résultant du chantage au roi du Maroc ( les fameux deux millions d’euros réclamés) s’est complètement évaporé, ils sont aujourd’hui non seulement contraints de renoncer aux juteux droits d’auteur que devait leur rapporter l’édition du livre à charge qu’ils avaient promis de publier aux éditions Le Seuil mais ils sont obligés de rembourser l’avance débloquée par l’éditeur.
Si la maison d'édition « Le Seuil » a précisé qu'elle n'engagerait pas de poursuites judiciaires à l'encontre des « deux maîtres chanteurs », celle-ci a fait savoir par la voix de son avocate Bénédicte Amblard que les deux écrivains devront rembourser l'à-valoir qu’ils avaient touché comme avance avant publication. Invitée de Thomas Sotto sur Europe 1, Bénédicte Amblard, l'avocate de la maison d'édition qui devait produire l'ouvrage d'Eric Laurent et de Catherine Graciet accusés d'avoir tenté de monnayer l'abandon de ce projet contenant des informations supposées gênantes sur le roi du Maroc, Mohammed VI, contre trois millions d'euros précisait :
« Un éditeur a vocation à publier des livres, mais n'a pas vocation à être l'instrument des auteurs pour aller monnayer leur silence ailleurs ». L'avocate a d’ailleurs expliqué que jusqu’à présent l'éditeur n'a pas eu connaissance du livre. « Personne n'a eu le manuscrit. Ils avaient fait un long travail d'enquête, mais ils n'avaient pas commencé le travail d'écriture ». En réalité Le Seuil attend toujours le fameux manuscrit.
Aux dernières nouvelles, l’instruction lancée à la suite de la plainte déposée à Paris, le 20 août, sur le bureau du procureur de Paris, François Molins, suit toujours son cours. La prise en main de cette affaire par le procureur de la République à Paris, François Molins, qui traîne non seulement une réputation de très bon juriste, parquetier et chef d'équipe, mais aussi une grande maîtrise de la procédure pénale rassure sur la question de l'indépendance dans le ministère public. Une qualité qui n’est pas de trop au vu des pressions médiatiques et des turbulences politiques nées du caractère hautement sensible de ce dossier. La brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) qui travaille sur l’enquête concernant un dossier de « chantage, extorsion de fonds, et association de malfaiteurs » est en contact direct avec trois juges d'instruction, dont Isabelle Rich-Flament, également réputés pour leur intransigeance qui ont coordonné l'opération de flagrant délit du 27 août dernier.
Un flagrant délit qui balaie toutes les thèses alambiquées que les deux journalistes tentent de fourguer à la presse depuis l’éclatement de ce mauvais polar.
Aziz Cherkaoui