Eric Laurent et Catherine Graciet – Main basse sur le magot

 Eric Laurent et Catherine Graciet – Main basse sur le magot

Eric Laurent journaliste français


 


C’est une bien folle histoire qui secoue le landerneau médiatique parisien. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit deux journalistes français d’habitude encensés par leurs pairs se faire conduire, menottes aux poings au trou comme de vulgaires malfrats. Arrêtés à Paris, Eric Laurent et Catherine Graciet sont « accusés » et non « soupçonnés » comme le rapportent les médias de l’Hexagone d'avoir tenté d'extorquer une somme faramineuse au roi Mohammed VI en échange de la non-publication d'un livre à charge.  


 


L’affaire qui est traitée avec beaucoup de pudeur (et pour cause) par la presse française remonte à plusieurs mois de cela, voire encore plus loin. D’après nos propres sources, Eric Laurent a tenté à plusieurs reprises et ce, depuis 2011 à prendre contact avec le palais mais sans succès.


A l’époque, le thuriféraire des « grands » voulait vendre sa daube contre une petite somme rondelette. Apparemment tout cela n’étant pas dans le style de Mohammed VI , le journaliste a été rapidement échaudé par le manque d’enthousiasme pour son entreprise de séduction.


Face à ce qu’il a considéré comme une fin de non recevoir, le journaliste est revenu avec cette fois-ci, la publication d’un ouvrage à charge contre Mohammed VI en 2012, « Le roi prédateur » (Editions du Seuil) avec sa consoeur Catherine Graciet. Le succès n’étant pas au rendez-vous et le flop qui a suivi la sortie de l’ouvrage n’a pas empêché les deux écrivains de se mettre en ménage une seconde fois pour tirer le maximum d’un autre supposé « brulot » qui va faire l‘objet du fameux marchandage.


Comme dans un polar de mauvais goût, l’opération, va commencer au début de l’été. Exactement un 23 juillet, date à laquelle, le journaliste Eric Laurent a contacté le cabinet royal et sollicité un entretien avec un collaborateur du palais sous prétexte qu’il avait « des choses importantes à communiquer ». «Le palais a alors envoyé un représentant du Roi, un de mes confrères. Là, Eric Laurent a affirmé qu'il préparait un livre avec Catherine Graciet et qu'ils accepteraient de ne pas le publier contre 3 millions d'euros»,  explique Eric Dupont-Moretti, avocat de Mohammed VI.


Immédiatement, le Royaume du Maroc va déposer une plainte auprès du procureur de la République à Paris et une rencontre sous haute (mais discrète) surveillance policière est organisée sous le contrôle également du parquet. Les propos du journaliste, qui réitère le plus tranquillement du monde son offre, sont dûment enregistrés.


La réunion décisive aura lieu jeudi dernier avec la présence effective de Catherine Graciet . « L'objectif de cette rencontre était de s'assurer de l'implication de et de prendre les journalistes en flagrant délit», explique a précisé l’avocat pénaliste, surnommé « Aquittador » pour les quelques 107 acquittements qu’il a obtenus aux Assises. « Le représentant du palais joue alors le jeu et il s'accorde avec les deux auteurs sur une somme à leur remettre contre leur silence. Ils acceptent de se partager 2 millions d'euros avec une avance reçue ce jour de 80.000 euros. Les deux journalistes ont en outre signé un contrat ce jour dans lequel ils s'engagent à ne pas publier leur livre en échange des 2 millions d'euros », ajoute l'avocat.


De quoi l’affaire des deux journalistes français est-elle le signe ?  On connaît les journalistes qui émargent dans les chancelleries étrangères, ceux qui prennent leurs infos bien mijotées auprès des Renseignements généraux, les plumitifs qui sont à la solde des politiques, des réalités qui continuent de choquer une grande partie de l’opinion publique française.


Mais au moins, les journalistes qui s’attaquaient au royaume durant les années de plomb croyaient en leur mission, chargés de publier de fausses informations pour salir la réputation de Hassan II à qui la gauche sous Mitterrand vouait une haine terrible, le faisaient par conviction.  Aujourd’hui, nous sommes plutôt devant une sombre histoire de journalistes-véreux qui à force de produire des brûlots sur commande ont fini par se mettre à leur propre compte.


 


Abdellatif El azizi