« Encré », Rachid Djaïdani braque sa caméra sur Yaze

 « Encré », Rachid Djaïdani braque sa caméra sur Yaze

Rachid Djaïdani (D)


 


Le nouveau film de Rachid Djaïdani était projeté hier lors des 9e Journées Internationales du Film sur l’Art, au Louvre à Paris. L’occasion de jeter un regard honnête sur le travail de l’artiste Yaze.


 


Après son film « Rengaine », Rachid Djaïdani revient avec un documentaire. 3 ans de travail, dont une année entière passée à braquer son objectif sur le visage de Yaze, Yassine Mekhnache dans le civil. Comme à son habitude, le réalisateur filme caméra au poing. 150 heures d’images au total.


 


Sans posture ni réflexion


Il a suivi cet artiste entre Paris, Lyon, Monfort, Tamesloht et New-York, pour un road-trip donc. « Comme un acte d’amour entre un regard et une œuvre picturale », explique le réalisateur, « J’ai toujours aimé le dévouement que Yaze a pour l’art ». Et c’est un dévouement juste que le spectateur découvre. Sans posture ni réflexion, loin de l’image que l’on peut se faire d’un peintre d’art abstrait. Mais avec une bonne dose de doute, que revendique d’ailleurs Yaze.


 


« Nous interroger sur nous-même »


Rachid Djaïdani a choisi de suivre « cet autodidacte » qui « nous fait pénétrer avec dignité dans l’écrin de son être profond, où le geste est précis car les maux se sont métamorphosés en une peinture qui à travers son reflet nous interroge sur nous-même ».


 


« Le fond de nos poches »


Une fois de plus, le réalisateur porte une œuvre qui n’a pu voir le jour qu’à la force de son obstination. « On a touché aucun autre fond que celui du fond de nos poche », dit-il joliment, et non sans amertume. A noter que la musique originale de « Encré » a été composée et interprétée par François Rabbath à la contrebasse et par son fils Sylvain Rabbath au piano.




Chloé Juhel