6ème édition de « Les Lorientales », le festival pour comprendre la culture orientale

 6ème édition de « Les Lorientales », le festival pour comprendre la culture orientale

Prix Lorientales 2013 : Alger sans Mozart


 


La première édition des Lorientales, un festival sur la culture orientale, a eu lieu en juin 2010. Un projet né dans la tête d’Omar Taleb …


 


Né en 1953 à Marnia en Algérie, il arrive en France à l’âge de 2ans. Fils d’ouvrier, il grandit dans la banlieue parisienne, à Argenteuil, dans le Val d’Oise. Etudiant en médecine, à Paris, à l’époque, « c’était rare », précise-t-il, il arrive à Lorient en 1984, une ville qu’il ne quittera plus. D’interne, il devient phoniatre, puis chef de service à l’hôpital de Lorient. Passionné de musique : après avoir goûté au jazz, à la musique celte, puis au classique, ses racines algériennes le poussent à s’intéresser à la musique orientale. Le reste, Omar Taleb nous le raconte …


 


LCDL : Comment vient-on à mettre en place un tel festival ?


Omar Taleb : De par son histoire, Lorient est le cadre idéal pour une ouverture aux cultures du monde. C’est dans cet esprit qu’en 2010, l’association "Les Lorientales" est créée et propose chaque année en juin un festival sur la culture orientale, du Maghreb au Moyen-Orient. Littérature avec son Prix littéraire, poésie, musiques, calligraphie, gastronomie, conférence, cinéma, danse… autant de sujets favorisant la connaissance et la compréhension du monde arabe et oriental, de ses langues, de ses civilisations et de ses valeurs culturelles. 


 


On connaît les Lorientales, grâce à son prix littéraire…. 


C’est vrai. Ce prix a permis aux Lorientales de « décoller ». D’organiser par la suite un concert, un cycle de cinéma, des stages de calligraphie, etc… Vous savez : il y a 2000 prix littéraires en France et il y en a qu’UN SEUL (!) qui traite de littérature orientale. En aidant, avec nos moyens, à la diffusion d’une littérature très confidentielle, l’idée est de faire connaître aux lecteurs les réalités géopolitiques d’un monde riche et très étendu, mais aussi largement méconnu, si ce n’est par l’actualité quotidienne de ses drames. Le monde oriental, sa culture est une matière première aux ressources infinies. Cette « niche » littéraire a fait connaître les Lorientales très vite et la reconnaissance nationale par le biais des éditeurs est maintenant acquise. Cela donne une grande latitude ensuite pour le reste de la programmation et une crédibilité certaine.


 


Est-ce que cela a été facile de mettre en place un tel prix littéraire ? 


Au tout début, cela a été un peu difficile. Les attachés de presse attendaient que l’on fasse nos preuves et c’est normal. Des lettres sans réponses, encore quelques unes à ce jour !, car nous venons tous juste sortir de l’œuf… Il a fallu au départ acheter tous les livres pour le comité de lecture. Pour le jury de 20 personnes, nous n’avions que 7 exemplaires de chaque livre finaliste. Maintenant, nous existons aux yeux des grandes maisons d’éditions et nous n’achetons plus les livres et nous avons assez d’exemplaire pour notre jury ! 


 


Est-ce difficile par les temps actuels (islamophobie, racisme), de mettre en avant la culture orientale ? 


Je n’en ai aucune idée, je trace ma route, convaincu de la nécessité de continuer de faire vivre cet événement, une idée, donc, très personnelle, mais qui résonne en moi comme « chez beaucoup de gens ». Je me suis appuyé sur l’histoire de Lorient, ancien comptoir de la Compagnie des Indes orientales, créée de toute pièce pour le négoce avec l’Orient – d’où le nom de la ville – et cela me semblait un cadre idéal pour accueillir les cultures du monde oriental, ses musiques, ses traditions. Les Lorientales existent depuis 5 ans et en restant cantonné à cet objectif, point de racisme ni d’islamophobie. Peut-être que ma vie à Lorient, mon travail et mes activités y contribuent. 


 


Propos recueillis par Nadir Dendoune


Les 5 finalistes du Prix Lorientales 2015 qui sera remis le 6 juin à 16h à la médiathèque de Lorient :


A l’origine notre père obscur, Kaoutar Harchi, Actes sud


Les solitudes se ressemblent, Ahmed Kalouaz, Editions du Rouergue


Les jacarandas de Téhéran, Sahar Delejani, Albin Michel


Matière noire, Dror Burstein, Actes sud


Zyian, Hakan Günday, Galaade


Palmarès Prix Lorientales :


2014 : Crime d'honneur, Elif Shafak, Phébus


2013 : Alger sans Mozart, Canesi & Rahmani, Naïve


2012 : Je ne suis pas celle que je suis, Chahdortt Djavann, Flammarion


2011 : Toute une histoire, Hanan el-Cheikh, Actes Sud