Elus, syndicalistes et militants se mobilisent pour les réfugiés de Pajol
Une semaine après les faits, les images de l'évacuation musclée du parvis de la halle Pajol (Paris 18ème) font encore réagir. Depuis, les réfugiés sont complètement dépendants de la solidarité des riverains. Situation loin d'être satisfaisante, c'est pourquoi une manifestation unitaire, rassemblant élus, syndicalistes et militants, est prévue ce soir (16 juin) à Paris. L'objectif étant de forcer la mairie de Paris à prendre ses responsabilités vis-à-vis des réfugiés.
Respecter le droit d'asile
Les militants espèrent que dès ce soir une délégation pourra être accueillie et entendue par la mairie de Paris. Une de leurs premières revendications sera le respect des droits des demandeurs d'asile dont les demandes sont loin d'être facilitées selon Brigitte Wieser, membre du Réseau éducation sans frontière (RESF) : « Il existe un engorgement qui fait que les associations n'arrivent pas à faire des demandes d'asile. On nous donne actuellement des rendez-vous pour dans trois mois… ». Soit autant de mois de précarité pour les réfugiés, très certainement à la rue…
Hébergement digne
Autre demande de la délégation : un hébergement digne et pérenne. Là encore, les associations arrivent à grappiller des places en hébergements mais à quel prix ! Une situation qui doit cesser selon la militante de RESF : « Il y a eu des avancées, mais à chaque fois il faut se battre. Le soir où nous étions dans la caserne de pompiers du 10ème arrondissement, nous avons obtenu 110 places
mais pourquoi faut-il en arriver là ? (…) On en prend 60, puis on en prend 110, puis etc… Ça suffit ! Nous voulons un vrai espace d'accueil qui fasse que les réfugiés ne soient plus à la rue. Non seulement aujourd'hui, mais aussi dans trois mois, dans six mois… ».
Outre les problèmes des demandes d'asile et de l'hébergement, les élus, associations et syndicalistes demandent la libération d'une quarantaine de réfugiés qui avaient été emmenés en centre de rétention après l'évacuation du parvis de la halle Pajol.
La question est de savoir si la mairie de Paris va répondre au cas par cas, comme ce qu'elle a fait jusqu'à présent, ou si elle va mettre en place un véritable dispositif pour répondre efficacement à cet afflux de réfugiés qui n'ont d'autre choix que de dormir dans la rue ? Peut-être aurons-nous un élément de réponse dans les prochains jours…
F. Duhamel