Le Pen apporte son soutien au président Sissi dans sa lutte contre l’islamisme
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a tenu dimanche une conférence de presse au Caire au terme de quatre jours de visite en Égypte. Elle a notamment salué le « message clair » et le combat contre le « fondamentalisme » du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, accusé de réprimer dans le sang l'opposition islamiste.
Soutien du FN à la répression
« Le président Al-Sissi est un des leaders qui a le message le plus clair à l'égard du fondamentalisme », a estimé Mme Le Pen lors d'une conférence de presse clôturant une visite de quatre jours au Caire. « Nos choix au Front national sont clairs, soutenir les pays qui luttent contre le fondamentalisme, au premier rang desquels bien entendu l'Égypte et les Émirats Arabes Unis », a précisé Mme Le Pen. « Il est incontestable que la matrice de l'idéologie du projet politique de l'État islamique, la matrice est constituée par les Frères musulmans », a-t-elle ajouté.
Durant sa visite au Caire, elle a notamment rencontré le premier ministre Ibrahim Mahlab, Ahmed al-Tayeb le Grand Imam d'Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite basée en Égypte, ainsi que le pape copte Tawadros II.
« Ce que je souhaite dire c'est quelque chose que m'a dit le premier ministre et que je partage, il m'a dit ces gens-là, en parlant des fondamentalistes, ils voulaient changer l'ADN des Égyptiens », a rapporté Mme Le Pen. « Et je crois que tout est dit dans cette formule, le peuple égyptien dans une réaction quasi immunitaire a parlé, a dit ce qu'il pensait du gouvernement des fondamentalistes qu'il avait subi », a-t-elle estimé.
Coup d’État suivi d’une sanglante épuration
Mohamed Morsi, premier président égyptien à remporter une élection transparente, a été évincé en juillet 2013 par M. Sissi, alors chef de l'armée, après des manifestations monstres réclamant son départ au terme d'une année tumultueuse au pouvoir. Depuis, les autorités égyptiennes ont lancé une répression sanglante contre ses partisans et sa confrérie des Frères musulmans, classée « groupe terroriste ».
Policiers et soldats ont tué des centaines de manifestants islamistes, tandis que des milliers d'autres ont été emprisonnés, et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs dénoncés par l'ONU. M. Sissi s'est par ailleurs rapidement affiché à la pointe de la lutte anti-jihadiste dans la région, réclamant avec ardeur une force arabe commune pour lutter notamment contre le groupe État islamique (EI) qui multiplie les atrocités en Irak et en Syrie, mais aussi en Libye et dans la péninsule du Sinaï égyptien.
Rached Cherif
(Avec AFP)