Éducation : pour les enfants étrangers : Vallaud Belkacem condamne les propos de Le Pen
La candidate du Front national à la présidentielle, Marine Le Pen, a prôné jeudi à Paris la fin de la scolarisation des enfants étrangers en situation irrégulière et une « contribution » pour ceux, dont les parents en situation régulière ne travaillent pas. Même si elle a par la suite légèrement modéré ses propos, elle s’est attiré les foudres de la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud Belkacem.
Le Pen veut siffler la « fin de la récréation »
« Je considère que la solidarité nationale doit s'exprimer à l'égard des Français. Je n'ai rien contre les étrangers, mais je leur dis : “Si vous venez dans notre pays, ne vous attendez pas à ce que vous soyez pris en charge, à être soignés, que vos enfants soient éduqués gratuitement, maintenant c'est terminé, c'est la fin de la récréation ! " » a lancé la présidente du FN, invitée de l'institut de sondage BVA.
Marine Le Pen a ensuite précisé que la fin de la gratuité de l'éducation ne concernerait que les enfants étrangers se trouvant en situation irrégulière : « Je parlais des enfants de clandestins », a-t-elle dit. « Plus de scolarisation des clandestins. Et contribution au système scolaire de la part des étrangers, sauf s’ils cotisent en situation légale », a-t-elle également indiqué.
Des propos qui « abiment » l’image de la France
Sur sa page Facebook, la ministre de l’Éducation nationale a sèchement condamné les propos de Mme Le Pen en lui rappelant que « le principe républicain d'égalité d'accès au service public de l'Éducation est un principe de droit commun », qui s’applique à tous. Il en va selon elle de « l’honneur de la République française de garantir aux enfants, à tous les enfants, le droit à l’éducation, c'est à dire le droit à un avenir ».
Mme Vallaud-Belkacem dénonce tant son « indifférence la plus totale à des situations humainement terribles affectant de jeunes enfants, que sa méconnaissance de tous les principes républicains et de toutes les conventions internationales, dont la France est signataire », telles que la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la Convention internationale relative aux Droits de l’Enfant ou encore la Convention européenne des Droits de l’Homme.
« Cette déclaration vient abîmer l’image de notre pays et rappelle à tous ceux qui semblaient l'oublier que Mme Le Pen refuse de s’inscrire dans le cadre républicain qui forge l’histoire et la force de notre Nation », conclut la ministre.
Rached Cherif