Education 93 : Des moyens déployés toujours insuffisants
Les années se suivent et se ressemblent pour l'Education en Seine-Saint-Denis. Le changement, annoncé en grande pompe par la mairie de Saint-Denis et le ministère de l'Education nationale à l'occasion de la rentrée 2015, semble déjà s’essouffler. Et avec la nouvelle année, arrivent déjà les premiers signes d'un mécontentement qui ne se sera estompé que durant six mois. La Seine-Saint-Denis va-t-elle revivre des manifestations et mobilisations à répétition comme lors du premier semestre 2015… ?
La fin du sursis ?
Pourtant dès début novembre, le Défenseur des droits, saisi fin 2014 par 18 parents du « ministère des Bonnets d'âne » (association de parents d'élèves et d'enseignants luttant pour le droit à une éducation « normale » pour les enfants de Saint-Denis), a donné raison aux parents d'élèves dyonisiens : « En étant confrontés à des classes sans professeurs lors de leur rentrée puis dans certains cas … à une succession de remplaçants et de contractuels… les obligations de la CIDE [Convention internationale des Droits de l'enfant, ndlr]ont été méconnues ».
Une déclaration qui aurait pu faire repartir une vague de mobilisations dans les établissements de Saint-Denis mais les attentats du 13 novembre ont mis un frein aux velléités des Bonnets d'âne, comme le confiait Mounir Othman, membre des Bonnets d'âne, dix jours après les événements : « La mobilisation n'est pas à son maximum compte tenu de l'état d'urgence, la difficulté de se réunir etc… De plus, nous nous disons que ce n'est pas le moment le plus judicieux pour lancer quelque chose ».
Absences de professeurs
« Désormais à Saint-Denis, partout, les absences non remplacées se multiplient. Il est de nouveau fait appel à des contractuels via Pôle Emploi » selon le ministère des Bonnets d'âne. La refondation de l'éducation prioritaire ne semble pas être à la hauteur du défi en Seine-Saint-Denis, ce que reprochait déjà Mounir Othman : « Les dispositifs liés à l'éducation prioritaire ne sont pas améliorés par rapport à l'année dernière malgré la réforme. Il n'y a pas de moyens supplémentaires ». La nouveauté c'est que cette fois-ci, le Défenseur des droits apporte de l'eau au moulin de l'association dyonisienne, de façon très diplomatique mais tout de même : « Une interrogation subsiste sur le caractère suffisant des moyens déployés ».
Il apparaît évident que si la situation ne s'améliore pas dans les semaines à venir, la Seine-Saint-Denis pourrait de nouveau se mobiliser pour le bien des enfants dyonisiens.
F. Duhamel