Djihad, la maman déboutée

 Djihad, la maman déboutée

L’avocate franco-tunisienne


 


Elle attaquait l’Etat pour faute lourde, reprochant à la police aux frontières d’avoir laissé partir son fils de 16 ans. Le tribunal a rejeté sa requête.


 


Elle réclamait 110 000 euros à l’Etat au titre du préjudice subi. Cette maman estimait que la police aux frontières n’avait pas fait correctement son travail en autorisant son fils de 16 ans, converti depuis peu à l’islam, à embarquer pour la Turquie.


Le tribunal administratif de Paris a rejeté sa requête tout en reconnaissant qu’une erreur avait été commise, « pour soutenir que les agents chargés de la surveillance des frontières à l’aéroport de Nice ont commis une faute manquant à leur obligation de discernement,(les requérants) font valoir qu’ils se sont abstenus de contacter la mère de (Bryan) pour vérifier qu’elle autorisait son fils à quitter le territoire ».


Insuffisant selon la justice pour aller dans le sens de la maman, et par le même coup faire jurisprudence, « ces circonstances ne suffisent pas à révéler l’existence d’une faute des services de police dans l’exercice de leur missions dès lors que (Bryan) remplissait les conditions légales de sortie du territoire à destination de la Turquie et que sa mère n’avait pas encore signalé aux services de police la disparition de son fils du foyer familial et son projet de départ pour la Syrie ».


Pour l’avocate de la plaignante, l’Etat a failli en abrogeant l’autorisation de sortie du territoire pour les mineurs.


Rappelons que ce jour-là, Bryan n’avait aucun bagage. Voir un adolescent de 16 ans se rendre seul en Turquie n’a inquiété personne à l’aéroport de Nice. Certains ont encore du mal à faire le lien avec la Syrie, surprenant et inquiétant.


 


Jonathan Ardines

Jonathan Ardines