Deux rugbymen du Stade français en garde à vue pour agressions sexuelles
Toujours sous le choc, Lyes Louffok a encore du mal à raconter son calvaire. Ce dimanche 23 juillet, il est 3h du matin lorsqu'il se trouve dans le 13ème arrondissement de Paris, devant un bar. "Avec deux amies, on était sur le trottoir en train de fumer quand trois hommes sont arrivés vers nous. Sans aucune explication, l'un d'entre eux baisse son pantalon.
Il se retrouve en caleçon, puis plaque mon amie Jeanne contre un mur et attrape ses seins, un dans chaque main", témoigne le jeune homme de 23 ans, qui tente tout de suite de s'interposer. L'homme se retourne et envoie un coup de poing au visage de Lyes.
Le taxi des agresseurs arrive. Les trois copains montent dedans. "Nous essayons alors de les empêcher de partir et de convaincre le chauffeur de ne pas prendre la course", explique Lyes. En vain : "il reste sourd à nos arguments alors nous encerclons la voiture. Carine, mon autre amie, prend une photo de l’immatriculation, et moi, je les bloque devant", continue le jeune homme.
"Un deuxième gars sort du véhicule, assène deux coups de poings dans le visage et le cou de Carine, avant de s’occuper de moi : je prends encore un coup de poing". Le taxi s'en va au moment où les policiers de la Bac, patrouillant dans les environs, débarquent.
"Je mesure 1m64 et pèse 64kg et je ne faisais pas le poids face à ces colosses", avoue Lyes. Il s'agit en effet de trois joueurs de rugby du Stade français qui seraient impliqués dans cette agression.
Selon une source policière, deux de ses joueurs, Vuidravuwalu Waisea, 27 ans,1m93 pour 100kg et Josaia Raisuqe, 23 ans, 1m90, 91kg, tous les deux internationaux pour les Îles Fidji, seraient toujours en garde à vue ce dimanche. Ils ont été interpellés le soir même suite à l'agression et ont été placés en cellule de dégrisement.
Josaia Raisuqe s'est notamment signalé en avril 2017 pour un mauvais geste sur les pelouses envers un adversaire. Le joueur avait été suspendu durant dix semaines pour un "piétinement sur la tête et le haut du corps".
Jeanne a porté plainte pour agression sexuelle avec circonstances aggravantes, Carine et Lyes pour violences volontaires en état d’ivresse. Une confrontation devrait avoir lieu ce lundi au commissariat avec les agresseurs.
Dans un communiqué rendu public ce dimanche en fin d'après-midi, la direction du Stade français Paris insiste qu'"en l'absence d'information officielle, le Stade français Paris ne peut qu'appeler à la prudence dans les commentaires". "Cependant, en vertu des valeurs qu'il défend, et notamment du respect dû à chacun, le Club de la capitale condamne avec la plus grande fermeté toute forme de violence et en particulier les violences faites aux femmes", continue la direction, promettant que "le Club prendra, bien évidemment, les mesures appropriées en fonction des faits s'ils étaient avérés".
Nadir Dendoune