Deux ans après l’assaut, les oubliés de St-Denis
Cela fait maintenant deux ans et certains sinistrés de l’assaut de Saint-Denis attendent toujours du concret. Alors les associations ne baissent pas la garde et continuent de se mobiliser pour que ces personnes soient relogées.
Il y a quelques jours, fin novembre, un rassemblement a encore eu lieu devant le 48 rue de la République, à Saint-Denis. Une énième mobilisation pour une situation qui ne bouge plus beaucoup. Et pour cause, il s’agit de l’immeuble qui a été évacué après l'assaut mené par les forces de l'ordre contre des terroristes le 18 novembre 2015.
L'immeuble est à toujours inhabitable. Cette situation de mal logement concernait au départ 39 ménages dont une vingtaine d'enfants. La ministre du Logement de l’époque, Sylvia Pinel, s’était engagée à « s’occuper du dossier ». Les sinistrés ont d’abord passé une semaine dans un gymnase, puis elles ont été hébergées dans des résidences hôtelières et sociales pour les familles, et dans un hôtel pour les célibataires, à Saint-Denis.
Attitude méprisante de l'Etat
Les sinistrés se sont constitués en association avec le Droit Au Logement (DAL) pour se défendre. « Face à l'attitude méprisante de l'Etat », ils ont décidé de se faire entendre et demandent la reconnaissance du statut de victimes pour tous les habitants et les réparations qui vont avec.
Ils exigent également un relogement en logement social dans les meilleurs délais, à St-Denis ou à proximité et en attendant, un hébergement stable et décent pour tous.
Ils souhaitent aussi voir la régularisation de ceux qui n'ont pas de papiers, « la concrétisation des engagements de relogement et de régularisation pris par l'Etat fin novembre 2015 ».
A la rue, devant leur ancienne adresse
Un comité de soutien s'est mis en place rapidement, et la solidarité s'est exprimée à l'école Jules Guesde ou lors du concert de soutien donné en mars 2016 au Théâtre Gérard Philippe de St-Denis.
C'est suite à ces mobilisations qu'une grande partie des habitants a été relogée, régularisée et que les procédures d'indemnisation ont été lancées. Mais il reste malgré tout 5 personnes pour qui aucune solution n’a été trouvée.
La mairie de Saint-Denis appelle l'État à tenir ses engagements en relogeant ces familles.
Fin novembre, la préfète à l’Egalité des chances déclarait à la presse qu’elle allait réexaminer, avec la Ville de Saint-Denis, les situations des 5 anciens habitants du 48 rue de la République. A ce jour, ils se trouvent à la rue et dorment dans les tentes devant leur ancien immeuble.
Chloé Juhel