Des rues portant le nom de figures esclavagistes débaptisées à La Réunion

Cinq rues de la ville de Saint-Paul ont été dépouillées de leurs plaques pour y voir inscrit, à la place, les noms de grandes personnalités de la lutte contre l’esclavage. Cette « œuvre » est signée Kaf Yab le Maronèr, un grand militant de la cause à la Réunion.

Et si, pour lutter contre le racisme, il fallait commencer par débaptiser les rues, les écoles ou encore les espaces publics qui portent encore aujourd’hui malheureusement en France le nom de certaines figures de l’esclavage ? C’est l’idée d’un militant réunionnais qui a été mise à exécution il y a quelques jours. La Chaussée Royale, les rues Labourdonnais, Colbert, Jacob de la Haye et Compagnie des Indes étaient dans le viseur des équipes de Kaf Yab le Maronèr, dans le civil Christophe Barret. Ce « commando » un peu spécial a passé une nuit à dévisser les plaques de ces rues.



Niama, princesse sénégalaise



L’activiste n’a pas encore remplacé les plaques pour d’autres noms mais il compte bien le faire. Il envisage par exemple d’inscrire le nom de Elie, un esclave meneur de la révolte de Saint-Leu en 1811, ou encore celui de Niama, princesse sénégalaise, esclave affranchie et mère du savant Lislet Geoffroy.



Retiré des frontons de nos écoles



Depuis plusieurs années maintenant, ce militant se bat pour « la reconnaissance du principe de réparation de ce crime qu’a été l’esclavage » et pour que « les noms des personnes physiques ou morales ayant contribué à instaurer le système esclavagiste à la Réunion soient retirés des frontons de nos rues, de nos écoles et de tous les espaces publics ». L’année dernière, Christophe Barret s’était fait remarquer pour s’être enchaîné aux portes de la préfecture précisément le 10 mai, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage au sein de la métropole mais qui n’est pas célébré sur l’île de La Réunion.

Chloé Juhel