Des policiers accusés de harceler les migrants SDF et de leur confisquer leurs couvertures
Dans un communiqué, Médecins sans frontières (MSF) accuse les forces de l'ordre de « harcèlement » et de « violences » à l'égard des migrants vivant dans les rues de Paris. Selon l’ONG, des policiers « réveillent les migrants en pleine nuit et leur confisquent leurs couvertures ». Une version contestée par le ministre de l’Intérieur.
« Il faut arrêter ce sport national de mise en cause des policiers », a déclaré Bruno Le Roux sur RTL, ce dimanche. Le ministre de l’Intérieur a défendu le travail des policiers à Paris, accusés par Médecins sans frontières (MSF) de se livrer à du « harcèlement » et des « violences » contre les migrants en errance dans la capitale. « Ce que font aujourd’hui les forces de police, c’est de la mise à l’abri de personnes qui sont vulnérables », a rétorqué M. Le Roux, en reconnaissant que « quelquefois, il peut y avoir une forme de contrainte à mettre à l’abri quelqu’un ».
Une appréciation de la situation aux antipodes du constat que fait MSF sur le terrain. L’organisation humanitaire a accusé samedi les policiers de disperser parfois à coup de gaz lacrymogènes les migrants attendant une place d'hébergement devant le centre humanitaire de La Chapelle. Les forces de l’ordre leur auraient également confisqué leurs couvertures. Des « pratiques inacceptables » qui « mettent en danger » leur vie alors que la capitale connait une vague de froid, déplorait l’ONG. « Les équipes de Médecins sans frontières ont dû prendre en charge huit personnes proches de l'hypothermie », ajoute l’association dans son communiqué.
Pour Corinne Torre, coordinatrice de programmes à MSF, « en plein coeur de l'hiver, les pouvoirs publics devraient être en mesure de fournir des places d'hébergement à tous les migrants, en urgence. » Les forces de l'ordre se livrent à l'inverse à « une tentative dérisoire de soustraire cette population en détresse à la vue du public », accuse-t-elle. Ouvert le 10 novembre, le centre parisien « de premier accueil » a hébergé plus de 2200 hommes seuls pour une durée de cinq à dix jours, mais il affiche complet.
Rached Cherif
(Avec AFP)