Des lycéens, mineurs isolés étrangers, dorment encore dehors à Paris

 Des lycéens, mineurs isolés étrangers, dorment encore dehors à Paris

AFP PHOTO / THOMAS SAMSON


 


Des lycéens, mineurs isolés étrangers (MIE), dorment dans la rue avant d'aller en cours le matin sans avoir mangé. Et c'est bien à Paris, en France, que cela se passe. L'an dernier, à la même époque, une coordination inter-établissement en soutien des lycéens sans-abri avait manifesté face à l'Hôtel de ville, pour mettre la mairie face à ses responsabilités. Des promesses avaient été faites mais, à ce jour, rien n'a changé. 


 


Lundi soir (18 janvier), un nouveau rassemblement a eu lieu devant le gymnase des Vignoles qui devait faire office de toit temporaire…


 


Faux espoirs


Depuis le mois d'octobre, nous pourrions même dire depuis plus d'un an, le problème de la mise à l'abri des mineurs scolarisés à la rue, notamment dans le 20e arrondissement, inquiète professeurs et associations. Malgré tout, les lycéens tentent, tant bien que mal, de poursuivre une scolarité la plus « normale » possible : « Ces jeunes viennent en cours et réalisent des progrès impressionnants » selon le collectif "Jeunes isolés étrangers, Paris-Est".


Depuis un an, la mairie de Paris promet des solutions, certaines sont mises en place malheureusement ce n'est pas assez. Dernier exemple en date, la semaine dernière, un accès au gymnase des Vignoles (Paris 20e) devait apporter une solution temporaire. Finalement, cela n'a pas été possible : « On objecte maintenant qu'il n'est pas possible de mêler adultes et mineurs… ». Une nouvelle désillusion qui se passe de commentaire.


 


L'Aide sociale à l'enfance ciblée


Si les lycéens MIE sont condamnés à dormir dehors, c'est aussi, en grande partie, dû à l'Aide sociale à l'enfance (ASE) qui exclut des mineurs de sa protection. L'outil permettant, en toute légalité, de ne pas prendre en charge des mineurs, alors que selon la loi française la protection des mineurs est une obligation, c'est le très controversé test osseux. Un outil qui permet à l'ASE d'alléger ses dépenses tandis que la Ville de Paris se défend, en avançant prendre déjà en charge 1 671 MIE, ce qui représenterait un coût de 93 millions d'euros par an.


Depuis plus d'un an, les associations, dont RESF, tentent d'en faire une question politique incontournable. En vain… : « Nous nous tournons vers les responsables politiques. Certains sont spontanément sensibles à ces questions … mais la sensibilité de certains autres est assez directement proportionnelle aux réactions du public et de leurs électeurs ».


 


En ce début 2016, la mobilisation pour les lycéens MIE à la rue reprend de la vigueur, avec l'espoir de sortir ces jeunes du froid et de leur offrir la protection qui leur est due.


F. Duhamel