Depuis plus d’un mois, El Mekki Terrak, 80 ans, atteint de la maladie d’Alzheimer, reste introuvable
Les jours passent et se ressemblent … malheureusement pour la famille Terrak. Hicham recherche toujours activement son père, un Marocain de 80 ans, disparu le 17 juillet dernier. Depuis un mois donc, El Mekki Terrak est introuvable. Celui qui habite Champigny-sur-Marne (94), une banlieue du sud de Paris, souffre de la maladie d'Alzheimer, "à un stade peu avancé", précise Hicham.
"C'est la première fois qu'il disparaît de la sorte", explique son fils. "Il est assez autonome malgré sa maladie et tout le monde le connaît dans le quartier. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer", continue-t-il. Depuis plus de quatre semaines, Hicham et ses amis quadrillent la région parisienne, passant de l'espoir à la déception. "On m'appelle souvent pour me dire qu'on a vu mon père à un endroit, et quand je me déplace, il n'est toujours pas là", lâche dépité Hicham.
Régulièrement, le fils poste des messages sur sa page Facebook (Recherche Mr El Mekki Terrak). Le dernier date du 17 août …
« 1 mois, 31 jours, 730 heures à peu près, c’est le temps qui passe, aujourd’hui c’est le temps que tu as passé dehors, loin des tiens, je ne sais où, ça fait long très long Papa…J’ai refait le tour, accompagné, seul, tous les endroits où tu serais passé, où quelqu’un t’aurait vu, reconnu.
Tu ne sais même pas à quel point c’est dur… rouler, marcher, dévisager tous les petits vieux, oui car ils te ressemblent tous, ils se ressemblent tous, c’est encore plus dur, les gens me dévisagent à mon tour, normal, personne ne roule ou marche très lentement dans les rues en regardant avec attention les gens en terrasse, dans les parcs, mosquées, camps de SDF ou encore soupes populaires … Je ne sais plus où aller, donc je passe et repasse … Les signalements se font de plus en plus rares …
On me dit de me reposer, j’essaye mais j’y arrive pas. On me dit de passer du temps avec les miens, j’y arrive mais finalement mon esprit est trop loin. J’ai perdu le sourire, difficile de rester zen, ou de penser à autre chose, même quand la vie suit son cours. Dur d’être positif ou de profiter des moments présents surtout quand ils sont bons et avec ceux que t’aime, je fuis le bonheur des autres j’avoue…
On ne voit pas mes larmes car elles coulent à l’intérieur, j’ai pas le choix.
Y’a pas si longtemps que ça tu m’as dit que j’étais un homme et que tu étais fatigué, j’espère te manquer, j’espère être un bon fils, est ce que tu ressens ma peine, partagé entre la rage et la tristesse ton absence nous blesse, j’ai une cicatrice de plus sur le cœur…
1 mois déjà … mais patience…
Ton fils Hishâm ».
Nadir Dendoune