Départ pour le jihad : le gouvernement diffuse des témoignages de familles de jihadistes

 Départ pour le jihad : le gouvernement diffuse des témoignages de familles de jihadistes

Les vidéos montrent des témoignages de proches de jeunes radicalisés français


Les autorités françaises lancent ce mercredi une nouvelle campagne de sensibilisation sur la radicalisation des jeunes Français et leur enrôlement par les groupes jihadistes du Moyen Orient. Une série de spots vidéo montrant des témoignages de proches de jeunes radicalisés seront diffusés par une vingtaine de médias.


 


Des jeunes pas toujours issues de communautés musulmanes


La France est le premier pourvoyeur européen de jihadistes en Syrie et en Irak. Afin de prévenir les départs pour le jihad de ces jeunes, le gouvernement français multiplie les initiatives et renforce les moyens des services de renseignements, sans parvenir à endiguer totalement le flux de recrues. La nouvelle campagne lancée cet automne vise à sensibiliser les familles des candidats au jihad, qui sont souvent désarmées, voire non conscientes de leur radicalisation.


Les témoignages de Véronique, Baptiste et Saliha, qui ont en commun d'avoir un enfant parti en Syrie pour faire le jihad, permettent de prendre conscience que l’extrémisme islamique ne touche pas que des personnes issues de familles de culture musulmane, mais aussi un certain nombre de convertis. Ces familles françaises, mais aussi belges, témoignent de leur douleur et de leur incompréhension, la voix parfois brisée par l'émotion.


 


« Pas compris et rien vu »


Au terme de ces témoignages, brefs, qui disent tous la douleur de ceux qui « n'ont pas compris et rien vu », apparaît à l'écran le numéro vert de signalement des candidats au jihad, créé le 29 avril 2014 par le ministère de l'Intérieur pour les familles et les proches. Cette plateforme a reçu plus de 3 000 appels concernant des candidats au jihad en Syrie ou en Irak, donc 23 % concernent des mineurs parmi lesquels une majorité de jeunes filles.


« Nous sommes engagés dans un combat extrêmement difficile » contre le terrorisme, a reconnu M. Cazeneuve aux côtés de familles concernées, outre celles qui apparaissent dans les spots. « Il charrie beaucoup de souffrances, de ruptures, de tragédies (…) pour des familles dont l'un des leurs a basculé », a-t-il ajouté. Il s’agit donc pour le gouvernement de « produire un contre-discours », explique-t-il.


Les spots, qui sont mis en ligne sur le www.stop-djihadisme.gouv.fr, seront également diffusés par plus d'une vingtaine de médias et sites internet vont diffuser ces spots gratuitement, dont TF1, TV5 Monde, France Télévisions, Facebook, Dailymotion, la chaîne de cinéma UGC, Orange ou des sites de quotidiens ou hebdomadaires nationaux.


Rached Cherif