Découverte d’un lieu d’enferment secret de migrants à Menton : des associations saisissent la justice en référé

 Découverte d’un lieu d’enferment secret de migrants à Menton : des associations saisissent la justice en référé

Plusieurs associations ont saisi la justice après la découverte d’un lieu secret d’enfermement servant à l’enferment des migrants (illustration). Sébastien Nogier/AFP


Plusieurs organisations tirent la sonnette d’alarme face à ce qu’elles considèrent comme des « atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales » à Menton. Dans cette ville proche de la frontière italienne, la préfecture utilise les locaux de la police aux frontières (PAF) des Alpes-Maritimes pour enfermer illégalement les personnes migrantes avant de les refouler en Italie. L’ANAFÉ, l’ADDE, La Cimade, le Gisti et le SAF ont déposé mardi 6 juin une requête en référé-liberté auprès du tribunal administratif de Nice.


Les défenseurs des droits des migrants ont rapidement saisi la justice à la découverte, en mai dernier, d’un lieu secret utilisé pour enfermer illégalement des migrants à la gare de Menton-Garavan. Une « zone de rétention provisoire » constituée de préfabriqués et de sanitaires amovibles, à laquelle ces associations se sont vues refuser l’accès.


Ces organisations demandent donc au tribunal « de faire la lumière sur ce lieu de privation de liberté illégal en effectuant une visite sur place », expliquent les signataires d’un communiqué diffusé le 7 juin. Ils appellent également à « faire cesser toutes les atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales résultant de la privation de liberté de personnes exilées, consécutives de la décision informelle du préfet des Alpes-Maritimes de créer une ‘zone de rétention provisoire pour les personnes non-admises’ ».


Pour ces ONG de défense des droits humains, « l’existence de ce lieu de privation de liberté illégal s’ajoute, dans cette région de non droit pour les étrangers, aux contrôles discriminatoires, aux poursuites judiciaires menées contre les citoyens solidaires, aux refoulements illégaux, à la violation du droit d’asile, à la non-prise en charge des mineurs étrangers isolés ». Elles rappellent à l’État qu’il est « responsable de la mise à l’abri des personnes en quête de protection ».


Rached Cherif