Décès de Simone Veil : pluie d’hommages pour cette féministe, Européenne et pacifiste acharnée

 Décès de Simone Veil : pluie d’hommages pour cette féministe, Européenne et pacifiste acharnée


La figure de la politique française, Simone Veil est décédée ce vendredi matin à son domicile quelques jours avant son 90e anniversaire. L’annonce de cette disparition suscite une pluie de réactions et d’hommages venant indifféremment de la droite comme de la gauche de la classe politique. 


Survivante de la Shoah, elle a été une militante acharnée pour les droits des femmes. Simone Veil a marqué le 20e siècle de son empreinte et reste aujourd’hui encore un modèle pour de nombreuses femmes dans le monde.


Elle « a incarné la dignité, le courage et la droiture », a notamment réagi l’ancien président socialiste François Hollande. À droite, le Premier ministre, Édouard Philippe estime que « Simone Veil restera le visage d’une République debout, humaine, généreuse. La France perd une personnalité comme l’histoire en offre peu ». Pour le président du parti centriste UDI, Jean-Christophe Lagarde, s’éteint une « immense voix du XXe siècle incarnant mémoire de la Shoah, émancipation des femmes et foi en l’Europe et la paix. “Je m’incline à la nouvelle du décès de Simone Veil, survivante de la Shoah, ministre de la Loi IVG, inlassable européenne”, a déclaré pour sa part Benoit Hamon, candidat socialiste à la dernière élection présidentielle.


L’ancienne ministre était surtout connue pour la loi qui porte son nom, qui a permis aux Françaises d’accéder légalement à l’interruption volontaire de grossesse à partir de 1975, une revendication de longue date des mouvements féministes. Mais, celle qui a connu l’horreur des camps nazis était aussi une pacifiste et une Européenne convaincue. Elle quittera d’ailleurs son poste de ministre de la Santé pour siéger dans le premier parlement européen élu au suffrage universel.


Simone Veil a aussi souvent critiqué la colonisation, française en particulière. Pendant son passage dans l’administration pénitentiaire, marqué par la Guerre d’Algérie, elle arrive à faire transférer en France des prisonnières algériennes pour les protéger des mauvais traitements et des viols. Dans son article “Le sang coule en Tunisie”, elle a également dénoncé les exactions des autorités coloniales, notamment la répression sanglante d’une grève à Redeyef en 1937, qui s’est soldée par la mort de 17 mineurs.


Rached Cherif