« CV Street », le Pôle emploi du bitume
De nombreux artistes urbains aiment placarder des photos noir et blanc d’anonymes sur les murs des grandes villes. Une association marseillaise a poussé l’idée plus loin en conférant à cette démarche un souci de solidarité pour lutter contre le chômage.
Des portraits de chômeurs placardés sur les murs, en pleine rue, à Marseille. C'est l'idée du collectif CV Street depuis plus de 3 ans pour lutter contre le chômage à l'échelle locale. Il s'agit de photos, en gros plan, en noir et blanc, avec un nom, un slogan et une adresse mail.Ce n'est pas de l'affichage sauvage, le tout est fait « conformément à la réglementation municipale », précise l'association. L’idée est de rendre les demandeurs d’emploi visibles, de leur donner confiance et de les mettre en relation avec des entreprises locales.
Ne pas prendre de risque
L’année dernière, l’association a réalisé « CV Street, le film », une docu-fiction de 92 minutes qui relate l’histoire du collectif. Aucune chaîne en France n’a voulu prendre le risque de faire une émission de télé-réalité concernant l’emploi alors ils l’ont faite eux-mêmes, comme le reste d’ailleurs. Plus de 140 personnes ont participé au tournage qui s’est fait en 30 jours.
« Il n’y aucun copyright sur l’entraide »
Et plus qu'une idée, CV Street est un concept puisque l’équipe a décliné le principe de l'affichage public pour d'autres causes que la lutte contre le chômage. Ils se sont par exemple mobilisés contre l'homophobie, par ce biais.
« Ce qu’on veut vraiment c’est que tout le monde puisse prendre nos idées et faire pareil. Il n’y aucun copyright sur l’entraide et l’humanisme. Donc si l’idée est bonne, elle mérite d’être diffusée et partagée au plus grand nombre ! », explique Cyril Slucki, le fondateur de CV Street.
Chloé Juhel
Plus d’infos sur www.cvstreet.org