Convoqué pour avoir laissé un SDF se laver, la solidarité s’intensifie

 Convoqué pour avoir laissé un SDF se laver, la solidarité s’intensifie

Photo d’illustration / MEHDI FEDOUACH / AFP


 


Un agent de la ville de Cachan (Val-de-Marne) a été convoqué par la mairie socialiste pour avoir laissé un SDF accéder aux douches du personnel d’un parking municipal. Un "crime" qui lui vaut une vague de soutiens.


 


Lors du lundi de Pâques, un agent de la ville de Cachan a autorisé un SDF à accéder aux douches du personnel d’un parking municipal. Un fait grave selon la mairie socialiste puisque l’agent a été convoqué vendredi 25 septembre parla direction des ressources humaines pour expliquer son geste.


« J’ai dit oui car je suis un humaniste. C’est un monsieur d’origine tunisienne qui est connu dans la ville et qui essaie de s’en sortir. Il m’a dit qu’il avait un entretien le lendemain. Je ne me voyais pas lui dire non, d’autant que ma collègue l’avait déjà autorisé à en prendre une, quelques jours plus tôt » témoignait au Parisien, Bernard E., l’agent de 57 ans incriminé, également délégué CGT.


De son côté la mairie explique « qu’aucune décision n’a encore été prise à l’encontre de l’agent communal » et tente de justifier sa décision, « ça peut aboutir à une simple remontrance, argue la ville. Il y a eu une conduite inappropriée. Un parking n’est pas un lieu où l’on traite les problématiques sociales des personnes. Il aurait fallu orienter le monsieur vers les services sociaux. Cela pose également un problème de sécurité à cause de l’accès au local de vidéosurveillance … ».


« Faux » a répondu l’intéressé, « les images sont visibles de l’extérieur car la vitre n’est pas cachée » et selon lui, les services sociaux étaient fermés à ce moment-là.


Depuis, les messages de solidarité inondent les réseaux sociaux, « un SDF a le droit de se laver. Ce monsieur mérite d’être félicité », « Incroyable, comme s’il n’y avait pas de chose plus urgente à faire que d’embêter un homme qui a du cœur, bravo à lui et honte aux autres ».


Dans l’œil du cyclone, « envoyons notre mécontentement à cette mairie, moi je le fais », la municipalité socialiste campe sur ses positions. Ubuesque quand on sait que quatre chambres, un studio et deux logements de l’OPH vont être mis à la disposition de réfugiés par la mairie.


Une solidarité à géométrie variable bien éloignée des principes de gauche.


Jonathan Ardines