Condamnation ferme du restaurateur du Cénacle pour « discrimination »

 Condamnation ferme du restaurateur du Cénacle pour « discrimination »

Le patron du Cénacle est condamné par le tribunal de Bobigny pour discrimination après avoir chassé deux clientes qui avaient le seul tort d’être voilées.


Le tribunal de Bobigny a prononcé ce jeudi une peine de 5000 euros d’amende, dont 2000 euros avec sursis à l’encontre du gérant du « Cénacle », qui avait refusé de servir deux femmes au motif qu’elles étaient musulmanes. Une décision saluée par le CCIF qui s’était porté partie civile aux côtés des plaignantes


La 16e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Bobigny a donc décidé de prononcer une peine ferme pour « discrimination dans la fourniture d'un service en raison de l'appartenance à une religion dans un lieu accueillant du public ». Outre l’amende, le restaurateur devra verser 1000 euros de dommages et intérêts et 1000 euros au titre des frais d’avocat. Il devra également afficher pendant deux mois de la décision de justice à l’entrée de son établissement. Par ailleurs, le CCIF a obtenu 1 euro symbolique pour le préjudice et 1000 euros au titre des frais de justice.


Les faits remontent à l’été 2016, lorsque le patron du Cénacle, restaurant de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), avait verbalement pris à partie deux clientes voilées. « Des gens comme vous, j'en veux pas chez moi », avait déclaré le restaurateur, filmé à son insu par l’une des clientes. « Les musulmans sont terroristes et tous les terroristes sont musulmans », avait-il ajouté avant de chasser les deux femmes. La diffusion des images avait provoqué une vague d’indignation et des appels au boycott qui ont poussé l’auteur des propos islamophobes à présenter ses « excuses à toute la communauté musulmane »


Le CCIF salue une « décision de justice formulée en toute indépendance, équité et impartialité à l’abri des pressions médiatiques. Elle correspond à une condamnation ferme et sans équivoque des agissements islamophobes du prévenu », a fait savoir l’association dans un communiqué. « Il est rassurant de constater que les juridictions jouent leur rôle de rempart face aux dérives islamophobes », ajoute le CCIF.


Rached Cherif