Chroniques d’une correspondante à Tunis

 Chroniques d’une correspondante à Tunis

« Jours tranquilles à Tunis »


 


C’est le récit quotidien d’une journaliste qui aura passé 3 ans en Tunisie. Stéphanie Wenger publie « Jours tranquilles à Tunis », ouvrage paru aux éditions Riveneuve. Entre choses vues et angles choisis, bien loin du rouleau compresseur de l’actualité.


 


Ce sont souvent des notes vouées à rester au fond du tiroir, dans un petit carnet, parce qu’une rédaction en chef n’en aura pas voulu, ou que le nombre de signes sera trop élevé, ces mêmes notes qui font souvent le lit de la frustration d’un correspondant à l’étranger. La journaliste Stéphanie Wenger donne à voir une Tunisie emprunte de justesse, au moment de et après la révolution.


 


Instantanés, personnels et parfois décalés 


Stéphanie Wenger en profite, au passage, pour déconstruire certains clichés. D’abord, « la fameuse exception tunisienne », cette « formule commode » que les medias emploient à tort et à travers. Ici, ce sont « des instantanés, personnels et parfois décalés ». C’est en ces termes que l’auteur présente son travail. « De quoi faire revivre ces événements avec passion, mais aussi avec suffisamment de recul », écrit le journaliste Pierre Haski, qui signe la préface de cet ouvrage.


 


Plus vrai que nature


Des étals de marchands devant la mosquée El Fath, où l’on trouve des produits hyperprotéinés, à l’histoire d’un chauffeur de taxi qui tente de sauver un chat sur l’autoroute, en passant par les enchères des biens de la famille Ben Ali : la Maybach de Ben Ali, qu’il ne conduisait que l’été, ou encore les espadrilles Dolce Gabanna d’une de ses filles, Stéphanie Wenger brosse un portrait plus vrai que nature de la ville de Tunis. Et plus vivant surtout. Comme si on y était. Même si elle n’y vit plus : « les trois années passées dans ce pays furent marqués de jours éprouvants, difficiles et intenses. Nombreux aussi furent les moments drôles et doux, comme savent l’être les Tunisiens. Je leur souhaite autant de ceux-ci pour pouvoir endurer ceux-là », écrit-elle en conclusion. 


Chloé Juhel


« Jours tranquilles à Tunis », Stéphanie Wenger, paru aux éditions Riveneuve