Chevènement estime que les maires sont fondés à interdire le burkini

 Chevènement estime que les maires sont fondés à interdire le burkini

Selection de burkini sur un site de vente en ligne de vêtements.


Jean-Pierre Chevènement, pressenti pour prendre la direction de la Fondation pour l'islam de France, s'est dit lundi favorable à une « liberté » de tenues à la plage, mais estimé que les maires sont « fondés » à interdire le burkini en cas de « nécessité d'ordre public ». Un point de vue qui concorde avec la décision de la justice de débouter le CCIF qui avait contesté l’un des arrêtés interdisant cette tenue de baignade.


 


La justice valide l’interdiction


« Les gens sont libres de prendre leur bain costumés ou non. (…) Ma position, c'est la liberté, sauf nécessité d'ordre public. Quand il y a la possibilité de heurts, comme il a pu s'en produire à Sisco en Corse, le maire de Sisco, comme le maire de Cannes, sont fondés à prendre des arrêtés. Ça fait partie des pouvoirs des maires qui sont chargés d'assurer la tranquillité publique », a déclaré l'ancien ministre de l'Intérieur sur Europe 1. Un argumentaire similaire est utilisé pour limiter certaines autres libertés, comme le droit à se rassembler et à manifester. Cela a notamment été le cas cette année avec les manifestations contre la loi travail ou les manifestations de soutien à Gaza à l'été 2014.


Le maire socialiste de Sisco (Haute-Corse) Ange Pierre Vivoni a interdit le port de burkini après qu'une rixe a éclaté samedi sur la plage alors que, selon des témoins, des touristes prenaient en photo plusieurs femmes qui se baignaient en burkini. Le 28 juillet, le maire Les Républicains (LR) de Cannes, David Lisnard, avait également pris un arrêté similaire, suivi le 5 août par le maire (LR) de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), Lionnel Luca.


Des arrêts rapidement contestés. Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), contacté par des personnes et des associations cannoises, a saisi vendredi la justice en référé-liberté, considérant l’arrêté du maire de Cannes stigmatisant et donc inconstitutionnel. Les plaignants sont déboutés par le tribunal administratif, qui rejette le caractère d’urgence de la procédure. De plus, l'ordonnance estime que « sont respectées les dispositions de l'article Premier de la Constitution aux termes desquelles “la France est une République laïque”, qui interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s'affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers ».


 


Les immigrés précédant « ont fait quelques efforts pour adopter nos us et coutumes »


Jean-Pierre Chevènement a également déploré la « polémique subalterne et stupide » suscitée par son conseil de « discrétion » aux musulmans. « Toutes les vagues antérieures de l'immigration en France, d'Europe centrale -Polonais, Ukrainiens, Russes, Arméniens, Juifs- ou venant d'Asie du Sud Est ont fait quelques efforts pour adopter nos us et coutumes. Ce même effort est requis de tous. Il faut que chacun cherche à s'intégrer à la société française. L'intégration n'est pas un gros mot, ça veut dire avoir accès aux codes sociaux qui permettent l'exercice des libertés », a-t-il poursuivi.


« L'identité française est mouvante, elle s'enrichit de leurs apports (des immigrés), mais eux-mêmes, et chacun, doit faire un effort pour que, dans le cadre de la république laïque, ce soit la paix civile qui l'emporte ».


Rached Cherif