Menus sans porc à la cantine : la justice n’estime pas urgent de statuer sur le fond
Sa décision avait soulevé fort justement une polémique au début du printemps. Elle visait clairement la communauté musulmane. Se cachant derrière le « principe de laïcité », Gilles Platret, le maire Les Républicains de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), avait décidé en mars dernier de ne plus offrir de menus de substitution aux élèves quand les cantines ne proposaient que du porc.
Cette mesure, contestée au sein du gouvernement socialiste, avait même suscité des réserves jusque dans son camp. Bruno Le Maire et Christian Estrosi étaient contre. Nicolas Sarkozy avait pour sa part, soutenu le maire de Chalon-sur-Saône …
Dénonçant « une atteinte à la liberté de culte et de conscience », la Ligue de défense judiciaire des musulmans, dirigée par l'avocat Karim Achoui, avait alors déposé un recours en justice espérant suspendre cette décision et pourquoi pas, faire jurisprudence.
Saisi en début de semaine, le tribunal administratif de Dijon a finalement rejeté le référé et indiqué, ce jeudi 13 août, qu'il n'y avait pas urgence à statuer. Ce qui a fait dire au maire Gilles Platret qu'il s'agissait là d'une «première victoire».
En réalité, la décision de justice est un peu plus subtile que cela : comme l'a souligné en premier le site info-chalon.com, entre la rentrée et les vacances de la Toussaint, un seul menu contenant du porc est pour l'instant prévu à Chalon-sur-Saône : le 15 octobre, dans deux mois. Dans ces conditions, pour le tribunal, la condition d'urgence n'est pas remplie, et il n'y a pas lieu d'annuler ni suspendre immédiatement la décision du maire.
Une autre procédure, sur le fond, est en cours. Rien n'est donc fait…
Nadir Dendoune