Cambadélis : la position de la droite sur la migration rend impossible un front républicain

 Cambadélis : la position de la droite sur la migration rend impossible un front républicain

Le patron du PS estime que le front républicain n’est pas envisageable avec Les Républicains compte tenu des déclarations des cadres du parti de droite sur la question des réfugiés. Pascal Pavani/AFP


Les positions « extrémistes » sur les réfugiés de certains candidats des Républicains (LR) pour les élections régionales « empêchent désormais le front républicain », a estimé lundi le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui écarte également l'hypothèse d'une primaire à gauche pour 2017.


 


Mise en garde du PS à l’attention des écologistes


« Au soir du premier tour (6 décembre, NDLR), le total des voix de gauche sera supérieur au score de Les Républicains. La responsabilité de la gauche ne sera pas de se retirer, mais d'être capable de s'unifier. De toute façon, les déclarations extrémistes de Christian Estrosi et de Xavier Bertrand sur les réfugiés empêchent désormais le front républicain », a déclaré M. Cambadélis dans un entretien accordé à Libération.


Lundi, la presse s’est pourtant fait écho d’une proposition d’union de la gauche et de la droite pour le second tour des élections régionales. Afin de faire barrage au FN, un ministre présenté comme « influent », mais souhaitant garder l’anonymat, a lancé cette idée, aussitôt raillée aussi bien à gauche qu’à droite. « Soit il se nomme, soit il se la ferme », lui a lancé pour sa part le premier secrétaire du PS.


« Je mets d'ailleurs en garde les écologistes qui s'allient avec Jean-Luc Mélenchon : il est aujourd'hui pour la sortie de l'euro, refuse de voter au second tour pour le mieux placé à gauche et explique que François Hollande est “pire” que Nicolas Sarkozy », a poursuivi le premier secrétaire du PS, alors qu'EELV, dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a opté pour une alliance avec le Front de Gauche.


 


Pas de primaires limitées au PS pour 2017


Interrogé sur l'éventualité d'une primaire à gauche pour l'élection présidentielle de 2017, le député de Paris a répondu : « je n'avais pas fermé la porte à cette idée. Cela aurait pu offrir une solution de sortie à certains candidats de gauche ou écologistes. Mais, ils sont aujourd'hui dans une logique d'affirmation. Du coup, une primaire se ferait entre socialistes. On ne peut pas vouloir lutter contre la fragmentation et l'organiser en son sein avant la présidentielle ».


« Occupés à redresser l'économie de notre pays et, pour certains, à critiquer la politique gouvernementale, nous avons abandonné le terrain des valeurs. Petit à petit, la préférence nationale, une vision ethnique de la République s'est installée », a regretté M. Cambadélis, interrogé sur les difficultés de la gauche à imposer ses thèmes dans l'opinion. « La peur du +grand remplacement+ unifie les droites. Notre adversaire a imposé son terrain. Si nous nous dérobons, il s'installera. La gauche doit aller au combat », a-t-il insisté.


Rached Cherif


(Avec AFP)