Bataille judiciaire pour la construction d’une mosquée à Mantes-la-Ville
Le projet de mosquée de l'Association des Musulmans de Mantes Sud (AMMS) verra-t-il enfin le jour ? Bloquée par la mairie FN de Mantes-la-Ville, l'association s'est jointe au préfet des Yvelines pour saisir le tribunal administratif de Versailles. L'audience de jeudi prochain (20 août) mettra peut-être fin à une longue bataille entre l'AMMS et la mairie de Mantes-la-Ville …
Obstruction volontaire
Voilà trois ans que l'AMMS travaille pour déplacer la salle de prière de Mantes-la-Ville, l'actuelle étant devenu trop petite : « Notre salle de prière actuelle est un pavillon d'habitation. Aujourd'hui, le vendredi, nous devons accueillir entre 800 et 1000 personnes » selon Abdelaziz El Jahouari président de l'AMMS. Depuis l'arrivée à la tête de la ville du nouveau maire, Cyril Nauth (FN), le projet est bloqué. Le préfet des Yvelines, ayant suivi l'affaire depuis le début, aurait demandé à la communauté d'agglomération de Mantes-en-Yvelines (CAMY) de contourner la ville en votant une vente directe du terrain entre la CAMY et l'AMMS. La communauté d'agglomération et les élus ayant voté favorablement, le maire a trouvé une nouvelle parade : « Pour empêcher cette vente, il a sorti, à la dernière minute, cette histoire de transfert du poste de police municipale.Il y a eu un référé préfectoral pour dire que la décision est illégale » selon le président de l'association. Une préemption pour un nouveau poste de police municipale, à l'endroit même où était prévu la construction de la nouvelle mosquée et ce, juste après l'accord de la CAMY pour une vente directe…
Acharnement ?
Pour Abdelaziz El Jahouari, dès son arrivée à la mairie de Mantes-la-Ville, les intentions de M. Nauth étaient claires : « M. Nauth a fait de la non-réalisation de ce projet, son cheval de bataille (…) Depuis son arrivée, il a botté en touche toutes les propositions qui ont été faites
que ce soit par la préfecture ou d'autres instances pour régler à l'amiable cette situation. Mais surtout il n'en a fait aucune ». Le président de l'association regrette que depuis l'élection de M. Nauth, il n'a pu s'entretenir avec le maire qu'une seule fois, ce dernier ne répondant même plus aux demandes de rendez-vous… De plus, le projet de mosquée ne semble pas avoir été le seul à être placé entre parenthèses : « Nous avions également le projet du carré musulman dans le cimetière de la ville, dossier sur lequel nous avions bien avancé avec la municipalité précédente. C'est un projet que M. Nauth a complètement annulé et dont il ne veut plus entendre parler » selon le président de l'AMMS.
Au moment d'aborder l'audience de jeudi prochain au TA de Versailles, Abdelaziz El Jahouari est plutôt positif : « Nous contestons le détournement de la loi et des procédures administratives pour satisfaire un positionnement idéologique (…) Nous allons défendre notre droit. Nous espérons que la justice entendra notre point de vue ».
F. Duhamel