Baisse significative des actes racistes après une année 2015 record
Les actes antisémites, antimusulmans et racistes ont connu une baisse significative ces douze derniers mois par rapport à la période précédente, a-t-on appris jeudi auprès de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra). Des chiffres à prendre toutefois avec précaution compte tenu de l’explosion du nombre d’actes islamophobes recensés après les attaques terroristes survenus en région parisienne en janvier et novembre 2015.
Baisse de 80 % des actes antimusulmans début 2016
Les actes antisémites ont reculé de 59 % entre mai 2015 et avril 2016 par rapport aux 12 mois précédents, les actes antimusulmans de 29 % et les actes racistes de 35 %, a-t-on indiqué de même source. Ces chiffres concernent le total des actions (violences physiques, incendies, dégradations…) et menaces (propos, gestes menaçants, injures, inscriptions, etc.) compilées par le ministère de l'Intérieur.
Sur les quatre premiers mois de 2016 par rapport à la même période de 2015, la diminution est encore plus marquée pour les actes antimusulmans (-80,9 %), antisémites (-76,3 %) et racistes (-37,87 %). Mais, ces chiffres paraissent toutefois moins pertinents pour la Dilcra, car une forte baisse était attendue un an après un début 2015 aux chiffres très impactés par les attentats de janvier revendiqués par l’État islamique.
« Sursaut » de la société
Sur ces mêmes quatre premiers mois, les atteintes aux lieux de culte et cimetières sont pointées en baisse de 31,9 %, une diminution moins marquée pour les églises et sépultures chrétiennes (-23,9 %). Interrogé par Radio J, le patron du Dilcra, Gilles Clavreul, a estimé que le plan de sécurisation « exceptionnel des lieux de culte, décidé par le gouvernement, a eu un caractère directement dissuasif ».
Selon le « Monsieur antiracisme » du gouvernement, la baisse globale des actes s'explique aussi par « un sursaut (de la société, NDLR), une vraie volonté de ne pas se laisser phagocyter par la peur, l'angoisse et le repli » ainsi que par « l'impulsion politique très forte sur les questions de laïcité, de liberté d'expression et de vivre ensemble ». « Ce qui a beaucoup changé, c'est qu'aujourd'hui on sait que reculer sur ces questions-là est la pire des attitudes et qu'il faut les aborder avec un esprit entreprenant », a fait valoir Gilles Clavreul.
Rached Cherif
(Avec AFP)