Baisse des APL : Les plus pauvres seront en première ligne

 Baisse des APL : Les plus pauvres seront en première ligne

Des manifestants et des membres de l’association DAL rassemblés devant l’Assemblée nationale française à Paris


L’annonce de la baisse des APL (Aides personnelles au logement) a décidément beaucoup de mal à passer. Hier soir (2 novembre), alors que se tenaient à l’Assemblée nationale les débats concernant l’article 52 du projet de loi finances (PLF), le collectif Vive l’APL rassemblant 70 organisations associatives, de locataires, de bailleurs et bien d’autres, avait appelé à se rassembler devant le lieu des discussions pour interpeller les parlementaires sur ce sujet.


Double sanction


« L'enjeu c'est de revenir sur cette décision financière qui touche les ménages. Et les touche doublement, avec, dès le mois d'octobre, une baisse de cinq euros, puis un gel annoncé qui entraînera d'ici un an, une diminution supplémentaire, les loyers augmentant mécaniquement » rappelle Frédérique Kaba, directrice des missions sociales de la Fondation Abbé Pierre. Selon les objectifs de l’Etat d’un point de vue budgétaire, « la question du logement sera un budget à maîtriser ».


Les plus fragiles seraient touchés


Pour la Fondation Abbé Pierre, la préoccupation première est la répercussion qu’aurait la baisse des APL sur les ménages les plus pauvres : « Quel va être l'impact de cette décision sur leur reste pour vivre, qui, parfois ne leur permet pas de payer à la fois le loyer, le chauffage et leur alimentation ? Nous sommes dans des choix de première nécessité ».


L’enjeu est clairement de permettre aux plus pauvres de demeurer dans leur logement. C’est pourquoi, la position des bailleurs sur la question est d’une importance capitale.


Quelles solutions ?


« Aujourd'hui on dénombre plus de 15 000 expulsions sur l'année 2016, une augmentation de 140% en 15 ans », les chiffres annoncés par la Fondation Abbé Pierre sont alarmants. D’autant plus que, pour permettre aux ménages de moins ressentir les effets d’une baisse des APL, l’Etat « inviterait » les bailleurs à baisser les loyers.


Jusqu’ici, malgré les propositions et contre propositions de ces derniers, le gouvernement et les bailleurs ne trouvaient pas de terrain d’entente.


Finalement, les deux parties pourraient faire des concessions. Malgré tout, si aucun accord devait être trouvé, les membres du collectif Vive l’APL ont déjà un plan de bataille : « La seule chose que nous pouvons faire c'est s'assurer du retrait du décret et des arrêtés concernant la baisse des APL. Les recours juridiques et administratifs qui ont pu être faits ont été faits. Nous continuerons à mobiliser la société civile, mobiliser l'Assemblée nationale et interpeller nos parlementaires sur le sujet » confie Frédérique Kaba.


CH. Célinain