Aulnay-sous-Bois – Affaire Théo : « Nous sommes là, nous ne lâcherons pas ! »

 Aulnay-sous-Bois – Affaire Théo : « Nous sommes là, nous ne lâcherons pas ! »


« Ca suit son cours ! » lâche Mickaël Luhaka, le frère de Théo, à propos de l'enquête. Presque neuf mois depuis l'interpellation, pour le moins musclée, de Théodore Luhaka par quatre policiers à Aulnay-sous-Bois. La famille attend et espère toujours obtenir justice pour ce qui est arrivé à l'un des leurs. Demain (28 octobre), la famille Luhaka appelle à un rassemblement pour dire « Non aux violences policières » mais également pour affirmer que le combat pour la justice continue.


Incompréhension


Entourée d'autres familles de victimes de violences policières, la famille Luhaka est à l'initiative du rassemblement de demain, devant le tribunal de Bobigny. Neuf mois après, Mickaël Luhaka reste dans l'incompréhension : « Policiers ou pas policiers, une fois qu'on a commis de tels actes et qu'il existe des vidéos qui les montrent, ce n'est pas acceptable que ces gens-là ne soient pas en détention ».


Justice. Tant désirée, elle arrivera peut-être au bout de longs mois d'enquête mais jusqu'ici, pour la famille, elle semble à deux vitesses : « Nous ne disons pas que nous ne croyons plus en la justice. De notre coté, nous estimons avoir fait les choses correctement, et de l'autre côté il faut que des choses justes soient faites, notamment concernant ces quatre policiers ».


Contre feu ?


Début septembre dernier, un article du quotidien Le Parisien mentionnait l'ouverture d'une information judiciaire à l'encontre de la famille Luhaka. Au milieu de ce long article, sur une affaire qui reste en cours et détaillant les accusations, dates et chiffres à l'appui, à peine quelques lignes rappellent que ceci « ne remet évidemment pas en cause les violences policières présumées subies par Théo » (Le Parisien, 6 septembre 2017).


Pour Mickaël Luhaka, le fait que ces révélations soient rendues publiques, à ce moment-là, n'est pas dû au hasard : « Pour nous c'est clairement un contre-feu (…) Apparemment c'est d'usage, dès qu'il y a des violences commises par la police, on cherche à tout prix à salir la famille à côté, pour discréditer, pour semer le doute ».


Concernant cette affaire évoquée par Le Parisien, le frère de Théo reste serein et s'en remet… à la justice : « S'il y a des choses qui ont été faites maladroitement, la justice est là pour nous dire que nous avons mal fait ».


Théo


« Théo est suivi médicalement de près. Au niveau de sa santé, ça cicatrise très lentement, du coup on ne peut pas encore se prononcer sur le fait qu'il conserve la poche définitivement ou pas. Mais il essaie de se reconstruire, de se relever, doucement » confie son frère.


Cicatrices physiques mais aussi cicatrices morales pour une famille qui, même si elle n'est plus sous le feu des projecteurs, encaisse encore des coups : « Avec ce qui est dit à côté, chaque jour les nouvelles bêtises qui sortent (…) forcément nous ne sommes pas insensibles, nous lisons et nous encaissons. Mais nous avançons ».


Ne rien lâcher


Le rassemblement de demain sera donc une nouvelle occasion d'exiger que justice soit rendue pour toutes les familles de victimes de violences policières. Mais également de réaffirmer que la famille Luhaka va continuer de se battre pour obtenir la justice : « Ce n'est pas parce que nous avons appelé au calme que nous allons laisser cette affaire retomber tranquillement. Nous voulons en remettre une couche en disant que nous sommes là et que nous ne lâcherons pas ! ».


CH. Célinain


Rassemblement « Justice pour Théo », samedi 28 octobre, face au Tribunal de Bobigny (15h)