Au Caire, Ayrault veut relancer le processus de paix israélo-palestinien

 Au Caire, Ayrault veut relancer le processus de paix israélo-palestinien

Le successeur de Laurent Fabius souhaite organiser une conférence de paix avant l’été. Eric Feferberg/AFP


Le nouveau ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a entamé mercredi une série de consultations pour tenter de relancer le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014, avec pour objectif une conférence internationale d'ici l'été.


 


Sortir du cercle vicieux


« Notre objectif est simple : mobiliser la communauté internationale autour de la seule solution possible, celle de deux États, et inviter les Israéliens et les Palestiniens à reprendre les négociations de paix pour sortir du cercle vicieux actuel », a déclaré M. Ayrault lors d'une visite au Caire. « Cette initiative est indispensable. C'est une manière de conjurer l'explosion qui menace », a-t-il ajouté à l'issue d'un entretien avec son homologue égyptien, Sameh Choukri.


M. Ayrault a repris une initiative lancée par son prédécesseur Laurent Fabius, à qui il a succédé il y a un mois, après l'échec de la dernière tentative américaine en 2014. Washington, acteur clé dans ce dossier, risque de temporiser à l'approche de la présidentielle américaine, même si Barack Obama pourrait être tenté de soutenir une résolution appelant au compromis dans les derniers mois de son mandat, selon le Wall Street Journal.


La France entend rassembler « le plus grand nombre de pays possible » autour d'un même diagnostic et de propositions concrètes afin d'organiser une conférence internationale « d'ici l'été », a dit M. Ayrault. Il a concédé que la tâche s'annonçait ardue, au vu des réticences des uns et des autres à dialoguer, mais il a mis en garde contre la tentation du statu quo. « Le chemin est difficile, nous en sommes conscients, mais il faut l'emprunter, car rien ne serait pire que de ne rien faire et de laisser la situation se dégrader », a-t-il insisté.


 


Pas de reconnaissance préalable de la Palestine


À la différence de M. Fabius, il a rouvert toutefois le jeu vis-à-vis des Israéliens en assurant que la France ne reconnaîtrait pas « automatiquement » un État palestinien si son initiative échouait. Un préalable tel que la reconnaissance de l'État palestinien risque de « bloquer tout le monde », a-t-il confié en aparté à des journalistes. La question de la reconnaissance de l'État palestinien reste « sur la table », « rien n'est exclu », mais aujourd'hui elle est prématurée, résume-t-on dans son entourage.


Le ministre égyptien des Affaires étrangères a apporté son plein « soutien » à l'initiative française, estimant qu'elle faisait valoir « les droits légitimes du peuple palestinien ». Les deux pays ont une grande proximité de vues sur de nombreux dossiers stratégiques, qui sera réaffirmée lors d'une visite du président François Hollande mi-avril au Caire. D’ici là, un émissaire français de haut rang doit se rendre dans les prochains jours en Israël, dans les territoires palestiniens, et dans d'autres pays de la région ainsi qu'aux États-Unis.


Pour inciter les parties à négocier, l'UE a aussi des « carottes » à proposer. Elle peut offrir aux Israéliens et aux Palestiniens un partenariat sur mesure en cas d'accord, souligne-t-on de source diplomatique européenne.


Rached Cherif


(Avec AFP)