Attentats de Paris : un sénateur propose de contrôler en priorité les musulmans
Pour la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) qui a rendu publique l'affaire, c'est "ahurissant de bêtise et de racisme". Ils sont gentils. La Licra a repéré un amendement du sénateur (non-inscrit) de Moselle Jean-Louis Masson qui justifie les contrôles au faciès des policiers.
Une étoile verte collée à la veste, ça peut être une bonne idée pour que les flics reconnaissent les musulmans.
Tout commence avec cette proposition de loi du groupe communiste, qui doit passer en séance publique le 18 mai prochain, le même jour de la grande manifestation organisée par la police Place de la République, pour "dénoncer la haine anti-flics".
Elle entend encadrer davantage les contrôles d'identité en modifiant l'article 78-2 du code de procédure pénale. Les sénateurs communistes proposent ainsi que les policiers aient des "raisons objectives et individualisées de soupçonner" une personne avant de procéder à son contrôle d'identité. Aujourd'hui, la loi ne requiert "que" "une ou plusieurs raisons plausibles". Par ailleurs, les sénateurs souhaitent qu'à l'issue de chaque contrôle, un récépissé soit remis par les forces de l'ordre, sous peine de nullité de la procédure.
Des mesures de bon sens demandées depuis quelques années par les associations antiracistes, comme le collectif Stop Le contrôle au faciès.
Mais cette proposition de loi, déjà rejetée en commission des Lois ce mercredi 11 mai, irrite Jean-Louis Masson qui a déposé un amendement qui vise à supprimer les évolutions proposées par les communistes. Dans l'exposé des motifs, le sénateur explique qu'il "est normal que la police cible en priorité les milieux où statistiquement il y a le plus de chance d'aboutir".
"Dans la mesure où la totalité des attentats terroristes récents sont le fait de musulmans, il est normal que dans un but de dissuasion des attentats, on contrôle plutôt les personnes de cette religion que les personnes d'autres religions", ajoute l'élu. "De même, si on recherche des trafiquants de drogue, il est plus pertinent de contrôler des personnes qui se promènent en survêtement avec une capuche plutôt que des personnes en costume-cravate ou que les grands-mères en fauteuil roulant." Et de conclure: "C'est un problème de bon sens mais le bon sens n'est pas la principale qualité de certains milieux bien-pensants."
Visiblement, le sénateur parle de lui-même… Du coup, on pourrait proposer de faire des contrôles fiscaux systématiques aux politiques. Parce que statistiquement, il y'a plus de chance qu'ils fraudent…
Nadir Dendoune