Attentats de Paris : tourisme en berne et croissance fragilisée
« Venez à Paris, les conditions de sécurité sont assurées ! », a lancé le Premier ministre français Manuel Valls S’adressant à « tous ces touristes qui ont annulé ces derniers jours leur déplacement à Paris », le chef du gouvernement a lancé sur Europe 1 un appel à contribuer, en cette période de fêtes de fin d'année, à l'activité économique d'un secteur qui se dit affecté par les attentats terroristes.
Les hôteliers et restaurateurs victimes collatérales
« Consommez, c'est le moment des fêtes, dépensez, vivez, reprenez le chemin des spectacles, du cinéma et du théâtre », a-t-il ajouté, alors qu'aucun impact des attentats sur la croissance économique du pays n'a pour l'instant pu être chiffré. Hôteliers et restaurateurs, en particulier parisiens, ont constaté des baisses notables de fréquentation après les attentats, et s'inquiétaient surtout pour les fêtes de fin d'année.
Cafés et restaurants, dont certains ont été directement touchés par les attaques, ont enregistré une baisse de fréquentation dans la capitale d'environ 40 % comparativement à la même période en 2014, selon l'Union des métiers et industries hôtelières (UMIH), principale organisation patronale de l'hôtellerie-restauration.
La France et la Tunisie dans le même bateau (de croisière) ?
Même si la France bénéficie d’un capital de confiance en matière de sécurité bien plus élevée que celui de la Tunisie, cet appel du premier ministre n’est pas sans rappeler les campagnes lancées dans la foulée des attentats du Bardo et de Sousse cette année avec un succès mitigé. Là où en Tunisie, la baisse du tourisme pourrait toucher par ricochet jusqu’à 20 % de l’économie, l’impact est avant tout symbolique en France.
Jeudi, le ministre des Finances, Michel Sapin, a d’ailleurs jugé « très difficile » de mesurer l'impact des attentats du 13 novembre sur la croissance économique, estimant que ces derniers n'auraient d'effet « que si les Français baissent la tête ». Mais, selon une première évaluation réalisée par la Direction générale du Trésor (DGT), les attentats du 13 novembre pourraient amputer la croissance française, déjà fragile, de 0,1 point de PIB au cours des prochains mois, soit deux milliards d'euros.
Rached Cherif