Arles : l’ancien opposant au FN Driss Bouhaja rejoint le parti de Marine Le Pen
Driss Bouhaja, 52 ans, candidat sans étiquette aux dernières élections municipales à Arles, où il avait récolté 1,90% des suffrages, avait été pourtant très clair à l'issue du premier tour. « Au second, il faut faire barrage au Front national ». 18 mois plus tard, il a carrément changé d’avis et vient d’annoncer au journal La Provence qu’il rejoignait le rassemblement de Marine Le Pen. « Je ne veux plus me cacher », a-t-il déclaré.
Pour tenter d’expliquer son geste, Driss Bouhaja rappelle que ce sont les membres du Front national local qui sont venus le chercher. « J'ai vu ce que faisait la gauche et j'ai vu ce que faisait la droite. Leurs élus, pour 90 % d'entre eux, font des promesses et n'agissent pas. Les citoyens, et j'en fais partie, en ont marre de se faire prendre pour des imbéciles. Aujourd'hui, je n'ai plus de parti, je regarde uniquement le projet d'un parti », a continué Driss Bouhaja. Et celui de Marine Le Pen lui plait bien apparemment. Enfin, pas tout à fait …
« Je tiens à préciser que je n'ai pas encore pris ma carte du parti. Mais je pense aujourd'hui qu'il faut laisser sa chance au FN, on ne l'a jamais vu en place. Arles est une belle ville mais elle est rentrée dans un mur et personne ne réagit. Quand on est en pleine mer, en train de se noyer, et que quelqu'un vous lance une bouée, on l'attrape. C'est ce que propose le FN. Ce parti est en train d'avancer alors que la gauche et la droite s'éloignent de la vérité », clame haut et fort le quinquagénaire.
La nouvelle prise du FN serait-elle un moyen de récupérer quelques voix « maghrébines » à Arles, dans une ville très métissée ? « Aujourd'hui, le Front national a compris que pour y arriver, il fallait qu'il se mette "dans le bain". Il sait que s'il n'a pas les Maghrébins avec lui, il ne pourra pas réussir », confirme à demi-mot Driss Bouhaja.
Craint-il les réactions de la communauté maghrébine ? Pas vraiment. Il a déjà préparé son discours. « Je leur dirai que je préfère quelqu'un qui me dise "Je ne t'aime pas" mais avec qui on peut discuter pour ensuite, peut-être le faire changer d'avis ; qu'une personne qui me dise "Je t'aime" quand elle a besoin de moi, qui me laisse grimper à l'échelle avec elle et qui, une fois en haut, me pousse. Vous comprenez ? Le FN n'aime pas les Maghrébins parce qu'il ne les connaît pas. Et inversement. On critique ce qu'on ne connaît pas. Mais il y a des bons et des mauvais partout. À ce sujet, je veux changer le discours du FN ».
C’est beau l’espoir …
Nadir Dendoune