1996-2016 : 20 ans de lutte pour un meilleur accueil des migrants
Le 18 mars 1996, trois cents étrangers, pour la majorité en situation irrégulière, entamaient l'occupation de l'Eglise Saint-Ambroise. D'expulsions en hébergement, ils occuperont ensuite pendant deux mois l'Eglise Saint-Bernard, d'où ils seront expulsés sans ménagement par la police fin août 1996, mettant sous les projecteurs la problématique des « sans-papiers ». 20 ans plus tard, les différents collectifs de luttes en faveur des migrants organisent une série d'événements pour se souvenir et rappeler que la lutte est loin d'être finie…
De Saint-Bernard à la zone sud de la "jungle de Calais"
« Malgré plusieurs changements de la loi et plusieurs circulaires depuis 1996, qu’elles soient issues de gouvernements de droite ou de gauche, ces politiques n’ont cessé de se durcir envers les migrants en quête de régularisation, bafouant le droit à l’émigration et le respect de la dignité des migrants » selon l'Union nationale des sans-papiers (UNSP). Et la tendance n'est pas à l'optimisme en cette année 2016.
Aujourd'hui, les caractéristiques des migrants ont quelque peu évolué. Si certains sont bien en quête de régularisation, d'autres ne pensent qu'à traverser la Manche, en quête d'une vie qu'ils espèrent meilleure. Dans les deux cas, le gouvernement français ne fait pas preuve d'une grande solidarité avec ces migrants ; pour preuve, les démantèlements de la zone sud de la « jungle de Calais » et de nombreux camps de migrants qui ont eu lieu ces derniers mois à Paris.
Solidarité
A l'occasion de la commémoration des 20 ans de lutte des « sans-papiers », et plus largement des migrants, les collectifs et associations, acteurs de cette lutte, ont préparé de nombreux événements. Le coup d'envoi des commémorations sera donné dès demain (15 mars) avec une projection, suivie d'un débat, du documentaire « Les luttes des sans-papiers, 20 ans après l'occupation de Saint-Bernard », le tout organisé par le collectif 20ème solidaire dans les locaux de la FASTI.
Ce collectif a été créé en octobre 2015 pour soutenir les migrants lors des occupations de La Chapelle puis du lycée Jean Quarré (19ème) : « Nous n'acceptons pas, qu'on les appelle réfugiés migrants ou sans papiers, qu'ils soient condamnés à la précarité et à des conditions de vie indignes ».
Samedi prochain (19 mars), ce même collectif organise une manifestation de solidarité avec les migrants, tandis que la veille (18 mars) une coordination regroupant des collectifs de sans papiers, des syndicats et des associations appelle à un rassemblement devant l'Eglise Saint-Ambroise. Pour cette coordination, le rassemblement sera le point de départ d'une série d'événements disséminés jusqu'au 23 août prochain, date de commémoration de l'expulsion de l'Eglise Saint-Bernard.
1996-2016, une commémoration qui prend encore plus d'envergure avec ce défi proposé à l'Europe et à la France : (bien) accueillir les réfugiés.
F. Duhamel