France/Algérie. L’opposante algérienne Amira Bouraoui en sécurité
La journaliste Amira Bouraoui l’a échappé belle. Jusqu’au dernier moment, l’opposante franco-algérienne qui est rentrée finalement en France le 6 février, l’épée de Damoclès de l’extradition vers l’Algérie à partir de la Tunisie lui pendait sur la tête.
Des personnes proches de cette figure connue de l’opposition durant le règne de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika ont confirmé le cauchemar qu’elle a vécu dans la capitale tunisienne la semaine dernière. Selon ces sources, le sort de la journaliste du média privé Radio M était scellé, si ce n’était les interventions des services secrets français fortement impliqués dans les dessous des tractations qui sont derrière sa libération et son départ pour l’Hexagone.
Comment la journaliste s’est-elle retrouvée en Tunisie ? Elle s’était tout simplement enfuie d’Algérie en traversant la frontière illégalement, usant de son passeport français. Vraisemblablement sur recommandations de la police algérienne, elle avait été arrêtée avant d’être placée en garde à vue par la police de l’air et des frontières tunisienne pour « entrée illégale sur le territoire ». « Malgré sa libération par une juge à Tunis, elle a aussitôt été enlevée à la sortie du tribunal par deux agents de la police judiciaire », comme l’explique son avocat, maître Hashem Badra au correspondant du quotidien Le Monde.
Quel est le crime commis par Amira Bouraoui ? Il suffit de préciser que l’ancienne co-animatrice du mouvement Baraka (« ça suffit ») qui militait fermement contre le quatrième mandat de Bouteflika, transformé en momie par la maladie, avait été condamnée en mai 2021 à deux ans de prison ferme pour « offense à l’islam, doublée d’atteinte à la personne du président de la République ».
Depuis, et à l’automne 2022, elle récidivait en animant une émission politique hebdomadaire, « Le Café politique presse » (sur Radio M, dont le directeur, Ihsane El-Kadi, avait été jeté en prison le 29 décembre 2022) que les Algériens s’arrachaient.
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