Gérard Larcher prend des cours de langue de bois pour se rendre à Alger
Le président du Sénat, Gérard Larcher, se déplace à Alger ce mardi. Afin de le préparer à une visite dans un pays où le moindre faux pas peut réveiller de vieilles rancœurs, le ministère des Affaires étrangères a tâché de le préparer au mieux, indique Libération qui s’est procuré la note préparée à cet effet. L’élu des Yvelines a ainsi pu renforcer sensiblement ses notions de langues de bois, tout en les adaptant au contexte local.
Pour amadouer les journalistes algériens qui l’attendent de pied ferme de l’autre côté de la Méditerranée ou pour botter en touche lors des questions qui fâchent, le président de la chambre haute s’est approprié un recueil d'éléments de langage, rapporte le site de Libération. Ces formules font partie de la panoplie préparée par les fonctionnaires du Quai d’Orsay.
Celle-ci comprend notamment une liste de 32 réponses préparées aux questions les plus piégeuses que pourront poser les médias locaux pendant le déplacement de quatre longs jours à Alger. Paris veille ainsi à éviter tout faux pas dans un pays avec lequel il entretient des relations en dents de scie. En tout, 12 pages standard de « prose en langue de bois » à apprendre par cœur, s’amuse le site du quotidien qui s’est procuré cette note.
De l’ingérence dans la politique intérieure aux séquelles de la colonisation en passant par « Tel-Aviv sur Seine », les rédacteurs de la note ont visiblement tout prévu pour éviter à Gérard Larcher tout risque lié à l’improvisation. Entre la baisse des cours du pétrole qui met le budget public sous pression et les règlements de compte en haut lieu, il est compréhensible que la France souhaite apparaitre comme totalement neutre, même sur des questions liées aux droits humains dont elle se fait régulièrement l’avocate.
À une éventuelle question sur les menaces contre la liberté de la presse, le président du Sénat doit ainsi répondre dans la moins subtile des langues de bois : « Vous connaissez l’attachement de la France à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, comme partout dans le monde. Cela étant, il ne me revient pas de faire acte d’ingérence dans les débats qui concernent l’Algérie et les Algériens. »
Rached Cherif