Affaire Pénélope Fillon : « La corruption, un problème d’organisation de la démocratie »
Si François Fillon a du mal à rassembler son parti autour de sa campagne, il pourra au moins « se vanter » d’avoir réussi à rassembler énormément de monde, place de la République à Paris, « contre la corruption des élus ». L’affaire Pénélope Fillon a réveillé un sentiment d’indignation face à certaines pratiques des élus. Dimanche (19 février), la Place de la République était noire de monde. Des citoyens réunis avec la ferme intention de trouver des solutions afin de dire stop aux agissements des élus.
Rassemblés
Sur une place de la République totalement occupée, des citoyens prennent la parole, tour à tour, face à d’autres citoyens, pour ce qui ressemble au retour sur le devant de la scène des « Nuit debout ». « Oui c’est légal ! Pour eux, pas pour nous ! » lance un citoyen en réaction à la défense maladroite de François Fillon quant à l’emploi de sa femme Pénélope Fillon.
Cette dernière a d’ailleurs inspiré nombre de pancartes et, surtout, la formation humoristique du « Comité des assistantes parlementaires en souffrance » totalement acquises à la cause de l’épouse du candidat de droite. Humour, dérision, colère, obstination, une succession d’émotions lisibles sur les pancartes, « Là sans blé », « Marine Le Trump » et bien d’autres.
Outre ces bons mots, de nombreuses propositions ont été faites pour faire avancer la lutte contre la corruption et améliorer la représentation des citoyens votant pour leurs élus. Faire reconnaître le vote blanc, que l’Assemblée se positionne sur le plafonnement des salaires, la question d’une marche sur l’Assemblée nationale a même été évoquée… L’affaire Fillon semble donc être l’affaire de trop.
Transparence
Lorsqu’il indique qu’il est élu, Christophe Grébert, conseiller municipal d'opposition (ex-MoDem, sans étiquette aujourd’hui) de Puteaux (92), reçoit un accueil des plus mitigés avant sa prise de parole. Ce dernier est à l’origine de la pétition « Mme Fillon, rendez-nous ces 500.000 euros » lancée début 2017 et ayant reçu plus de 400 000 signatures.
Un simple point de départ pour l’élu des Hauts-de-Seine : « A la suite de la pétition critiquant l'affaire Fillon, nous avons voulu proposer une loi citoyenne de transparence. A partir du moment où les élus reçoivent des crédits pour mener leur combat, ils doivent justifier leurs dépenses et les publier en ligne sur un site. Ainsi chaque citoyen pourra vérifier la manière dont son élu dépense les deniers publics ».
A l’approche des élections présidentielles, Christophe Grébert insiste sur la nécessité d’inscrire la lutte contre la corruption dans les thèmes de campagne. Pour ce dernier, le problème va au-delà de l’affaire Fillon et doit se régler à la base : « La corruption n'est pas une question de personne, elle est un problème d'organisation de la démocratie. Les politiques votent les lois et les politiques qui s'appliquent à eux-mêmes, alors évidemment ils se donnent et s'accordent beaucoup de liberté ».
Cette nouvelle affaire de corruption pourrait bien causer un effet papillon dont le point culminant arriverait au moment des élections présidentielles. D’ailleurs, il est d’ores et déjà prévu, pour le 23 avril, jour du premier tour des élections, un « Jour Debout », avec une occupation de nombreuses places dans toute la France.
D’ici-là, il est très probable que plusieurs rassemblements aient lieu pour faire passer le message suivant : « stop aux abus et à l’impunité ».
CH. Célinain