Affaire Ali Ziri : non-lieu confirmé en cassation
Les recours en France son épuisés. La Cour de cassation vient de confirmer le non-lieu prononcé contre les policiers impliqués dans la mort de Ali Ziri, ce retraité algérien, décédé en 2009 à Argenteuil lors d’une interpellation de la police.
Ils s’étaient préparés à ce jugement depuis longtemps. C’est dire si leur confiance en la justice française est entachée. Pendant lontemps, le comité Vérité et justice pour Ali Ziri, par la voix d’un de ses membres, Areski Semache, n’avait qu’une phrase en tête : « le combat continue ». Le combat en question devra désormais se poursuivre sans la justice française. Le 16 février, la Cour de cassation a confirmé le non-lieu prononcé en appel. La famille veut saisir la Cour européenne des droits de l’homme.
Enquête bâclée
En 2009, Ali Ziri meurt lors d’une interpellation policière à Argenteuil, en région parisienne. Sur la route qui le mène au commissariat, il est maintenu la tête contre le siège avant. C’est la technique dite du « pliage ». Une autopsie conclut qu’il est mort des suites d’un arrêt cardiaque après suffocation.La Cour de cassation vient donc d’emboîter le pas de la cour d’appel dont le juge a établi qu’« aucun acte de violence volontaire n’a été la cause directe ou indirecte du décès ».
Un non-lieu incompréhensible pour la famille de la victime qui dénonce une enquête bâclée. La famille, qui a vu défiler trois juges d’instruction en trois ans. Trois juges et aucune reconstitution. Et les policiers mis en cause n’ont accessoirement jamais été entendus par les juges d’instruction.
La France déjà condamnée pour un cas similaire
Après avoir décidé de se pourvoir en cassation, la famille d’Ali Ziri n’a d’autres choix que de se tourner vers la justice européenne. « Il est inconcevable qu’un homme de 69 ans décède alors qu’il est entre les mains de la police française et que cela ne fasse pas l’objet d’une instruction judiciaire comme toutes les autres affaires. Ce d’autant plus qu’il s’agit de la police », explique maître Stéphane Maugendre, l’avocat de la famille, « la Cour européenne a déjà condamné la France pour un cas similaire. Ce sera la deuxième fois avec le dossier Ali Ziri », promet maître Maugendre. En 2007, la France a effectivement déjà été épinglée par cette même cour pour une affaire qui s’était produite à Toulon, il y a 15 ans : la mort de Mohamed Saoud.
Chloé Juhel
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