Accusé d’« alimenter les rangs de Daesh » par le préfet d’Ile de France, le CCIF porte plainte

 Accusé d’« alimenter les rangs de Daesh » par le préfet d’Ile de France, le CCIF porte plainte

Dans une interview donnée à la chaine de télévision Lyon Métropole


Le Collectif contre l’Islamophobie en France a fait part de son « effroi » en découvrant les propos tenus par le nouveau préfet d’Ile-de-France, Michel Delpuech, qui accuse l’organisation de défense des droits des musulmans d’« alimenter les rangs de Daesh ». Le CCIF a immédiatement annoncé son intention de porter plainte pour diffamation.


« Il est du devoir de tous les responsables publics (…) de veiller au maintien (du) tissu républicain », a expliqué Michel Delpuech, qui doit prochainement prendre ses fonctions, au micro de la chaine de télévision Lyon Métropole. Dans ce but, il met en garde contre le communautarisme et l’islam radical. « Attention à ce que dit le collectif contre l'islamophobie de ce point de vue. Il alimente les rangs de Daesh quand il fait cela », a-t-il ajouté visiblement pas effrayé par ce dangereux raccourci.


Une accusation « d’une extrême gravité qui, outre le fait qu’elle ne repose évidemment sur aucun élément tangible, interroge sur la neutralité et les motivations personnelles » de l’ex-préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a réagi le CCIF dans un communiqué. L’association rappelle que M. Delpuech s’est déjà fait connaitre par son hostilité aux musulmans. Ainsi, aucune des 450 perquisitions décidées par le préfet dans le cadre de l’état d’urgence n’a abouti à une enquête liée au terrorisme. Durant cette période, M. Delpuech avait accusé la mosquée de l’Arbresle, près de Lyon, d’être un foyer d’islamisme radical sans apporter de preuve. Il avait exigé l’élection de nouveaux membres avant de mettre fin à sa fermeture administrative.


« Un fiasco dont on comprend qu'il provoque, chez M. le préfet, une surenchère des discours », constate le CCIF. Mais, le collectif refuse que les « associations de défense des droits humains (soient) tenues responsables des échecs sécuritaires de l'État », notamment à travers ces accusations « particulièrement déplacées ».


« Face à la gravité et à la dangerosité de ces propos, le CCIF a décidé de porter plainte. Nous n'accepterons jamais que notre honneur et celui des personnes que nous défendons soient salis ».


Rached Cherif