Accueil des réfugiés : la France se ravise-t-elle ?

 Accueil des réfugiés : la France se ravise-t-elle ?

Illustration – Le corps d’un enfant noyé


 


L’effet remaniement ministériel n’aura pas duré bien longtemps. En ce début d’année, les associations de défense des droits de l’homme restent fermes quant à leur position sur l’accueil des réfugiés. Il semble déjà bien loin, le temps où toute la classe politique s’émouvait du sort de ceux qui risquent leur vie pour de meilleurs lendemains en Europe. L’association France terre d’asile (FTDA) tient à rappeler au gouvernement français, ses engagements d’alors.


 


Promesses non tenues


En septembre dernier, l’Europe chantait en chœur sa solidarité avec les populations déplacées. Cinq mois plus tard, qu’en est-il ? La France s’engageait à tenir 30 700 réfugiés en deux ans sur son territoire. « Au 1er février dernier, seuls un peu moins de 500 d'entre eux, dont 62 en France, ont bénéficié de ce dispositif [dispositif de relocalisation lancé par les 27 membres de l’UE] » constate l’association France terre d’asile. Autant dire que le gouvernement français est plutôt loin du compte.


Et quand ces réfugiés arrivent sur le territoire, la relocalisation n’est pas vraiment le terme qui sied à leur situation. Fin 2015, le collectif de l'Observatoire de l'enfermement des étrangers (OEE), dans une lettre adressée au Premier ministre, Manuel Valls, dénonçait « la banalisation de l’enfermement administratif comme mode de gestion des étrangers ».


 


Trop de réfugiés ?


L’Eldorado français promis se réduit comme peau de chagrin et les choses ne vont pas aller en s’améliorant si l’on en croit les récentes déclarations de Manuel Valls. L’association France terre d’asile s’indigne et s’inquiète des propos tenus par le Premier ministre dans un discours prononcé à Munich samedi (13 février) : « En déclarant que « L'Europe ne peut accueillir davantage de réfugiés », le Premier ministre se met en contradiction avec le droit national, européen et international ». Et surtout, en contradiction avec le discours d’accueil tenu même pas six mois auparavant.


Beaucoup de contradictions en très peu de temps, si l’on compte les prolongations de l’état d’urgence et la déchéance de nationalité. Toutefois, concernant l’accueil des réfugiés, FTDA reste ferme sur ses positions : « C'est en tenant bon sur nos valeurs, en ne doutant pas des capacités de générosité des Européens que l'on fera reculer la peur et la xénophobie ».


 


Le gouvernement, qui a déjà du mal à résoudre avec l’imbroglio Calaisien, est fortement encouragé par les associations de défense des droits de l’homme à trouver des solutions ou, au minimum, à retrouver une ligne politique plus conforme au statut de la France, dite « pays des droits de l’homme ».


 


F. Duhamel