Football. Paname Best Player, la cérémonie qui récompense les meilleurs jeunes talents d’Ile-de-France
Animée par Smaïl Bouabdellah, journaliste chez Amazon Prime Video, la quatrième édition du Paname Best Player 2024, créée par Abbes Saadi, fondateur du média Paname Foot, et parrainée cette année par l’international français de l’AS Monaco Youssouf Fofana, s’est tenue lundi 20 mai au cinéma Gaumont de Saint-Denis (93).
Depuis 2019, Paname Best Player récompense les meilleurs footballeurs et footballeuses d’Île-de-France, dans les catégories allant de U15 à U19, ainsi que les meilleurs coachs, dirigeants, arbitres et éducateurs.
La cérémonie, qui a fait salle comble, a réuni près de 400 personnes. Des personnalités, comme les anciens internationaux français Luis Fernandez, Steve Marlet et Rio Mavuba, ainsi que des élus comme Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, étaient présentes.
À 15 ans, Tidiane Vibert, joueur de l’US Torcy (2009), a remporté le Paname Best Player 2024 toutes catégories. Chez les filles, c’est Ait Khouya Aya, 15 ans, licenciée au FC Eragny (95) qui a séduit le jury. Sans surprise, Habib Beye, entraîneur du Red Star, a été élu meilleur coach francilien de l’année. Le club audonien jouera en Ligue 2 l’année prochaine.
Le Paname Best player a également mis à l’honneur le Cécifoot, le football joué par des athlètes ayant un handicap visuel, discipline paralympique depuis 2004. Nabila Zaouak a remporté le trophée de la meilleure arbitre francilienne de l’année. C’est elle qui avait arbitré la finale de la Coupe de France féminine 2024 opposant l’équipe de Lyon à celle du PSG. La bénévole Sakina Chamma de l’AS La Courneuve a également été récompensée.
Co-organisateur de l’événement et recruteur pour le Stade Malherbes de Caen, Nasreddinne Yahya, originaire de La Courneuve (93), a accepté de répondre à nos questions.
LCDL : L’année dernière, la cérémonie avait lieu à Colombes…
Nasredine Yahya : Oui, mais en cette année olympique, il nous semblait important qu’elle ait lieu en Seine-Saint-Denis. Le conseil départemental, la ville de Saint-Denis et le District de Seine-Saint-Denis de Football ont tout de suite répondu favorablement à nos demandes…
Elle aurait même pu avoir lieu au Stade de France…
Oui, mais comme je l’ai dit plus haut, en raison des Jeux olympiques qui auront lieu dans quelques semaines, il était un peu compliqué d’organiser l’événement au Stade de France. Cependant, le maire adjoint de Saint-Denis, chargé des sports, a promis de tout faire pour que cela soit possible l’année prochaine.
Comment les joueurs se retrouvent-ils nominés ?
Ce sont des recruteurs de clubs, au nombre d’une quinzaine au total, qui nomment les joueurs. Ils sont légitimes : chaque week-end, ils sillonnent tous les terrains d’Île-de-France et connaissent vraiment tous les joueurs. Une fois nommés, il y a un vote parmi les recruteurs pour déterminer qui remporte le trophée.
Justement, obtenir un trophée est-il un sésame pour accéder à un centre de formation ?
Non, obtenir un trophée ne garantit pas automatiquement l’accès à un centre de formation. En premier lieu, le trophée est une reconnaissance de la saison du joueur. Cependant, pour cette quatrième édition, plus de la moitié des nominés au Paname Best Player auront la possibilité d’entrer en centre de formation l’année suivante. J’espère que certains d’entre eux pourront réaliser leur rêve de devenir professionnel, que ce soit en Ligue 1, en Ligue 2 ou en National. D’autres choisiront des orientations différentes.
Le football de haut niveau est sélectif. Certains de nos anciens lauréats brillent actuellement. Par exemple, Hannibal Mejbri, qui a remporté un trophée en U15 en 2019, évolue maintenant en équipe première à Séville. De même, Mathys Tel, vainqueur du Paname Best Player en 2020, toujours en U15, joue actuellement pour l’une des meilleures équipes européennes, le Bayern de Munich.
L’Île-de-France est le plus grand vivier de footballeurs professionnels. Comment l’expliquez-vous ?
Déjà, nous sommes une région de 12 millions d’habitants où il y a de nombreux quartiers populaires. Dans les banlieues d’Île-de-France, tout le monde joue au football, que ce soit à l’école ou dehors. C’est le sport numéro 1. Il y a en Île-de-France énormément de clubs, de terrains de football, et des éducateurs qui s’occupent bien de la formation.
Et puis, beaucoup de ces jeunes viennent de milieux modestes et, pour eux, le football est un ascenseur social. Ils sont nombreux à rêver de devenir professionnels. Certains d’entre eux ne sont pas forcément les plus forts, mais ils ont une soif de réussir supérieure à la moyenne
Est-il possible de réussir sans passer par un centre de formation ?
Bien sûr, même si le parcours classique reste le centre de formation. Parfois, quand un joueur arrive à l’âge de 18 ans et n’a pas signé un contrat professionnel, il peut abandonner. D’autres continuent à y croire.
On peut devenir un très grand joueur professionnel, gagner une Coupe du monde, une Ligue des champions, sans être passé par un centre de formation. N’Golo Kanté et Riyad Mahrez en sont deux parfaits exemples.
En vérité, il est difficile de prédire l’avenir d’un joueur. On a vu certains gamins qui étaient au-dessus dans les catégories jeunes et qui n’ont pas eu la carrière qu’ils espéraient.
Le haut niveau, c’est une succession de tas de choses : il faut un mental de guerrier, une hygiène de vie irréprochable et un bon accompagnement de proches, agents et entraîneurs.
Et il faut un peu de chance aussi ?
Je ne dirais pas de chance, juste être capable de saisir les opportunités quand elles se présentent.