Football. Jalel Kadri officiellement nouveau sélectionneur de la Tunisie
C’est désormais officiel. La Tunisie connaît son nouveau sélectionneur : les Aigles de Carthage, éliminés en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations après leur défaite face au Burkina Faso, ont annoncé la désignation de Jalel Kadri à la tête de la sélection. Portrait.
Sans grande surprise, la Fédération tunisienne de football (FTF) vient de dévoiler le nom du successeur du controversé Mondher Kebaier, ainsi que l’identité des membres du staff des assistants qui devront l’épauler d’abord dans la périlleuse étape des barrages de la Coupe du monde.
Ainsi le coach Jalel Kadri (50 ans), natif de Tozeur, sera secondé par Ali Boumnijel, ancien gardien de but des Aigles de Carthage et entraîneur adjoint du FC Sochaux, et par Selim Benachour, également ancien international ayant évolué notamment au Paris Saint-Germain et en Liga. En clair, la FTF réitère le pari d’un coaching exclusivement du sérail tunisien, sans faire appel à des étrangers.
Mais plus que jamais, les préparateurs tunisiens auront donc une coloration franco-tunisienne, Boumnijel ayant aussi longtemps évolué à Bastia et à Rouen. Des choix qui peuvent aussi s’expliquer par le souci de la FTF de palier les lacunes du parcours de Kadri, similaire à celui de son prédécesseur Kebaier s’agissant de la prédominance strictement arabo-tunisienne de leurs carrières respectives.
Car tout comme le démissionnaire Mondher Kebaier, en dehors d’équipes de la Ligue 1 tunisienne, Jalel Kadri n’a comme expérience à l’étranger que des passages par des championnats du Golfe dont notamment l’Emirates Club, al Khaleej et plus récemment la Libye en tant que manager d’Al-Ahly de Tripoli.
Kadri le soldat de l’ombre
Après avoir évolué dans l’ombre du coach Nabil Maâloul durant 7 matchs en sélection, Jalel Kadri avait assisté Mondher Kebaier pendant 17 matchs où il s’est particulièrement illustré à l’occasion d’un concours de circonstances. Positif au coronavirus en pleine CAN, Kebaier contraint à l’isolation en quarantaine, avait en effet dû s’absenter du banc et des préparatifs des huitièmes de finale contre le redoutable Nigeria le 23 janvier dernier au Cameroun.
Bilingue, Kadri se fera remarquer dans un premier temps en conférence de presse où il tient tête avec brio aux provocations de certains journalistes africains qui l’avaient appelé à davantage d’humilité :
L’exploit qu’il réalisera par la suite face aux Super Eagles nigérians, favoris du tournoi, achève de séduire les Tunisiens et des milliers d’internautes qui vont jusqu’à réclamer son maintien en tant que sélectionneur principal en remplacement immédiat de Kebaier !
Ce soir-là tout avait fonctionné : sans même faire appel à la jeune star Hannibal Mejbri, le coach intérimaire va aligner une solide défense et compter sur les exploits individuels de Youssef Msekni pour ouvrir le score et obtenir un carton rouge en début de seconde mi-temps. L’alchimie est totale et fera pardonner l’élimination en quarts, précisément au retour de Kebaier aux commandes. De retour à Tunis, Kadri sait qu’il a réussi sa révolte au sein des Aigles.
Fair-play, Kebaier en est conscient et assume seul la responsabilité de l’élimination. A présent, en cette dernière ligne droite vers le Mondial du Qatar, celui que l’on appelle « jalloul » en coulisses devra transformer l’essai et écarter de sa route le Mali, une équipe qui ne réussit pas aux Tunisiens, contre qui ils ont perdu 1 – 0 lors du match des qualifications de la CAN. Une rencontre qui fera date, scandaleusement abrégée à 10 minutes de la fin. Rendez-vous le 23 mars prochain pour cette affiche aux allures de revanche.