Football. Défaite contre la Gambie à domicile : faut-il s’inquiéter pour le futur de la sélection tunisienne ?
Si les Aigles de Carthage avaient certes d’ores et déjà validé leur ticket pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations au Maroc, leur défaite concédée face à la Gambie à domicile au Stade de Radès lundi 18 novembre n’en reste pas moins préoccupante pour la sélection tunisienne à court et moyen terme.
La Tunisie recevait hier lundi la Gambie, déjà éliminée, pour la dernière journée de qualification pour la CAN 2025. Les Aigles de Carthage se sont fait surprendre (0-1), but de Abdoulie Ceesay dès la 17ème minute, ce qui leur coûte leur première place dans le groupe A, au profit d’une modeste équipe des Comores.
Sur le papier, le 11 de départ aligné par le sélectionneur par intérim Kais Yaâkoubi avait pourtant de quoi séduire. Visiblement soucieux de faire tourner son effectif, le coach a malgré tout préservé quelques piliers de sa formation, tels que l’indéboulonnable capitaine Yassine Meriah en patron de la défense, Aïssa Laidouni à vocation offensive, ou encore Ali El Abdi, ailier qui avait particulièrement brillé au dernier match au terme d’un match à rebondissement contre Madagascar. À 10 contre 11, la Tunisie s’était en effet imposé 3-2 grâce précisément à un but de Abdi dans les dernières secondes de la rencontre qui offrait la qualifications aux Aigles. Une victoire au forceps, qui avait déjà de quoi alerter sur la santé de cette sélection.
Qu’à cela ne tienne, Seifallah Letaief décoche une frappe sublime à la 12ème minute suite à un crochet en entrée de la surface de réparation, mais qui finit sur le poteau droit. La sanction est immédiate 5 minutes plus tard : les Tunisiens se font déborder par l’enthousiasme d’une Gambie décomplexée, qui malgré l’absence d’enjeu affiche un football aussi physique que rugueux et rapide en contre-attaque.
Forme physique et crise des gardiens de but
Unanimes, les observateurs constatent que ce qui pose problème dans la sélection tunisienne est davantage la forme physique du moment que la technicité qui était au rendez-vous. Confiants, les Aigles « posent » en effet plus souvent le ballon via un jeu court, mais dès la perte de balle au centre du terrain, les pointes de vitesse pêchent en récupération et au contact notamment.
Autre point noir, la difficulté de sélectionner un gardien de but au niveau demeure une ombre au tableau récurrente en Tunisie depuis plusieurs générations. Deux évènements récents sont venus compliquer de surcroît les choses pour le sélectionneur : l’atroce blessure de Moez Hassan, gardien remplaçant, lors du match opposant le Club africain à l’Union Sportive monastirienne, disputé le 2 novembre dans le cadre de la 7e journée de Ligue 1. Une fracture ouverte du tibia le paralysera pour de longs mois.
Une série de contre-performances ensuite du très jeune gardien titulaire Amanallah Memmiche, qui traverse une mauvaise passe en club. A 20 ans à peine, il multiplie les gaffes et encaisse des buts faciles. Une fébrilité qui a conduit à la perte de sa place au profit de Aymen Dahmen (27 ans) qui a plus d’expérience mais n’était pas non plus au mieux de sa forme lundi, statique sur le but de la Gambie certes détourné.
En deuxième mi-temps, les Aigles de Carthage tentent le tout pour le tout en faisant rentrer du sang neuf mais rien n’y fait. S’ils sauvent les meubles avec une qualification dans un groupe à leur portée, ils devront de l’aveu de Faouzi Benzarti travailler sur les automatismes défaillants d’un groupe d’individualités qui manquent de temps de jeu au sein de la sélection.